Vers un projet de jumelage interculturel

Par Renaud Cyr 12:30 PM - 11 septembre 2023
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Le Hangar Festif a accueilli les natifs de la région et les nouveaux arrivants pour une troisième année consécutive.

Le souper interculturel du Carrefour Jeunesse-Emploi (CJE) Haute-Côte-Nord, qui a pour une troisième année rassemblé sa quarantaine de curieux de tous horizons culturels, est un rendez-vous annuel qui permet de faire le point sur l’immigration et l’intégration dans la région.

L’agente d’intégration en immigration du CJE Mireille Tré, dresse un inventaire rapide des provenances des nouveaux arrivants.

Nicaragua, Côte-d’Ivoire, Mexique, Philippines, Maroc… les nouveaux arrivants qui atterrissent dans la région occupent des postes essentiels qui passent inaperçus.

« Ils sont préposés aux bénéficiaires, travaillent dans la restauration, la transformation, et même dans l’administration », indique Mireille Tré.

L’agente d’intégration en immigration voudrait que les rencontres entre les nouveaux arrivants et les natifs de chez nous soient plus récurrentes.

Elle travaille sur la mise en place d’une initiative s’inspirant du programme de parrainage pour Place aux Jeunes qui permet aux nouveaux arrivants d’ici de bénéficier des conseils d’un ancien nouvel arrivant, mais pour les nouveaux issus de l’étranger.

« On veut vraiment mettre ça en place, mais pour l’instant nous manquons de bénévoles pour être des parrains et marraines. S’il y a des intéressés, on les invite à nous contacter », soutient-elle.

Les efforts en ce sens assurent un meilleur enracinement, car les nouveaux travailleurs peuvent « connaître les services, le code de la vie au Québec, échanger et réseauter », conclut-elle.

Défis

S’installer dans une nouvelle région dans un nouveau pays comporte son lot de défis.

Le Journal a parlé à Jeanne*, une nouvelle arrivante rencontrée lors du souper, qui travaille comme éducatrice spécialisée. Son cas est un exemple de réussite d’enracinement, mais aussi de persévérance.

Jeanne dit s’être butée à des offres d’emplois dans son principal domaine d’études qui exigeaient des années d’expérience.

« Si on ne me donne pas la chance de faire mes preuves, comment est-ce que je pourrais avoir de l’expérience de travail ? », se demande-t-elle en pointant l’ironie de l’affaire.

« Mon conjoint et moi avons dû effectuer un retour aux études, et nous avons dû tout reprendre à zéro », ajoute-t-elle du même souffle.

Le couple avec ses 4 enfants a quand même choisi de rester ici malgré des offres d’emplois dans d’autres provinces.

« Nous aimons les endroits calmes, et comme dans mon pays (Côte-d’Ivoire), on retrouve ici la convivialité. J’aime beaucoup cette chaleur humaine là », certifie-t-elle.

Mireille Tré indique que l’enracinement n’est cependant pas toujours simple. « Souvent, il y a des problèmes régionaux comme le manque de transport en commun ou de logements qui font en sorte que les nouveaux arrivants ne veulent pas rester et s’établir ici », se désole-t-elle.

Questionnée à savoir ce que la région avait de mieux à offrir pour les nouveaux arrivants, l’agente rapporte que « la qualité de vie, la sécurité et l’éducation des jeunes » restent des atouts incontournables pour les nouveaux travailleurs.

* L’immigrante souhaite conserver l’anonymat. 

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