Le CFP de l’Estuaire crée des maillages avec la France

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 3 octobre 2023
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Le directeur du CFP de l’Estuaire, Michel Savard, a organisé des visites des installations pour la délégation française. Photo courtoisie

Le Centre de formation professionnelle (CFP) de l’Estuaire travaille sur un partage et un transfert d’expertise avec la France. Ce maillage pourrait mener à des stages d’enrichissement offerts aux élèves des deux pays.

À la suite du passage de la délégation française à Tadoussac à la mi-septembre, le directeur du CFP de l’Estuaire, Michel Savard, a passé trois jours en compagnie des Français. Parmi eux, on retrouvait deux maires impliqués dans le développement de l’éducation dans leur milieu, un directeur de centre de formation, une conseillère pédagogique et une adjointe à la direction. 

Cette visite se préparait depuis plusieurs mois. « Ça fait presque un an qu’on se parle par visioconférence. Ce qui les intéressait, c’est la façon dont on donne la formation professionnelle ici. Il y a beaucoup de différences avec eux », de faire savoir M. Savard. 

Pour illustrer ses propos, il souligne qu’en France, les élèves étudient peu à l’école, mais plutôt par le biais de stages dans les entreprises. « Nous, c’est l’inverse. Ça se passe beaucoup à l’école. Oui, on a des stages, mais la plupart du temps, les élèves sont en classe », compare-t-il.

« Ils ont notamment visité les différents plateaux de formation et ateliers du CFP de l’Estuaire à Baie-Comeau et à Forestville, le chantier-école pour nos programmes de formation en foresterie et le Centre sylvicole de Forestville », dévoile la régisseuse aux communications, Patricia Lavoie. 

« Des rencontres avec deux partenaires du milieu forestier avec qui nous travaillons pour développer de la formation adaptée aux besoins du marché du travail, souvent même en alternance travail-études et directement en milieu de travail, soit Produits forestiers Résolu et Boisaco, étaient aussi à l’ordre du jour », poursuit-elle.

Un repas traditionnel de tourtière leur a également été servi au Pavillon de la foresterie.

Une expertise reconnue

De plus, l’équipe française voulait connaître les façons de faire concernant le soutien aux élèves et aux enseignants. « On est avancés là-dedans », remarque Michel Savard.  « Depuis que le ministère donne plus de budgets aux conseillers pédagogiques, ils peuvent vraiment faire leur travail. Ils viennent en soutien aux professeurs, ce qui change la donne », poursuit-il. 

Du côté du soutien aux élèves, le CFP de l’Estuaire peut compter sur une travailleuse sociale, une éducatrice spécialisée et un orthopédagogue, ce qui fait aussi la différence, selon le directeur. 

« Souvent, nos élèves n’avaient pas de problématiques au niveau de l’apprentissage. On avait par exemple des problèmes de consommation ou de dépendance au cellulaire. Les ressources nous aident à garder ces étudiants au sein de nos installations. On voit vraiment que ça porte fruit », renchérit-il. 

Ces ressources, elles ne sont pas offertes en France. « Les Français étaient bien impressionnés. Ils cherchaient déjà des moyens d’ajouter ça à leurs services parce que ça n’existe même pas chez eux », raconte M. Savard. 

Des avantages considérables

Pour le directeur du CFP de l’Estuaire, les avantages à collaborer avec la France sont considérables. Un programme d’échange étudiant permettrait notamment à l’institution d’être plus attractive. 

« Par exemple, en cuisine, on a de la difficulté à compléter nos cohortes. Si on offre un stage en France, peut-être qu’on pourrait attirer plus de monde » avance Michel Savard. 

De plus, de la promotion pour les cours offerts à Forestville et Baie-Comeau pourrait être diffusée dans l’autre pays, ce qui serait favorable à l’établissement d’enseignement régional. « Il existe déjà une entente France-Québec pour les études. Il reste quand même des détails à regarder comme les assurances », informe M. Savard. 

Si la collaboration entre les deux pays n’en est qu’à ses balbutiements, d’une part et d’autre les motivations sont grandes. « Ils visent vraiment des collaborations et nous aussi », conclut le directeur.

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