Les Métallos accusent ArcelorMittal d’instrumentaliser les Innus 

Par Emy-Jane Déry 8:43 AM - 3 octobre 2023
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Mapi Mobwano, président et chef de la direction d'ArcelorMittal Exploitation minière Canada, lors du Cercle économique régional des Premières Nations et du Québec.

Le Syndicat des Métallos accuse ArcelorMittal Exploitation minière Canada de vouloir favoriser la sous-traitance, en confiant l’exploitation d’une fosse de 13 millions de tonnes aux communautés innues. 

En marge du Cercle économique régional des Premières Nations et du Québec, le président et chef de la direction d’ArcelorMittal, Mapi Mobwano, a annoncé que la minière réservait une fosse de 13 millions de tonnes pour permettre la création d’une première entreprise d’exploitation minière autochtone, qui pourra y faire son apprentissage. 

Presque deux semaines plus tard, les Métallos parlent d’une annonce ayant l’effet « d’une douche froide ».

« Cette annonce du 20 septembre dernier n’a fait l’objet d’aucune discussion avec la partie syndicale et vise précisément à faire en sous-traitance des tâches normalement faites par les travailleurs et travailleuses de la minière », affirme mardi le Syndicat, par voie de communiqué. 

Il souhaiterait plutôt que le géant minier embauche des membres de communautés innues dans ses effectifs réguliers.

« Sous prétexte de faire un geste positif envers la communauté innue, ArcelorMittal organise plutôt l’exploitation d’une partie de la mine en sous-traitance, avec des emplois moins avantageux. Afin d’offrir de vraies opportunités aux membres de la communauté innue, ArcelorMittal devrait commencer par embaucher un nombre significatif d’Innus en leur offrant de bons emplois, et les conditions de travail qui viennent avec. Nous serons les premiers à les accueillir à bras ouverts», fait valoir le représentant syndical, Dany Maltais.

Dans son annonce, la direction d’ArcelorMittal précisait que la nouvelle entité sous-traitante ne serait pas « sous pression » pour l’exploitation du gisement.

« Cette déclaration est très ironique, lorsqu’on sait que nos membres travaillent de plus en plus sous pression pour atteindre les quotas fixés par la compagnie. C’est une très mauvaise idée de créer ainsi deux classes de travailleurs et travailleuses. Nous sommes en faveur d’une vraie inclusion, pas d’un système à deux vitesses pour contourner la convention collective », ajoute Dany Maltais.