Le Parti québécois cherche déjà des candidates pour les élections générales de 2026

Par Patrice Bergeron 10:45 AM - 28 octobre 2023 La Presse Canadienne
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Une nouvelle génération de femmes à la tête de l’organisation du Parti québécois pose pour une photo de groupe à Saint-Hyacinthe, Québec, le vendredi 27 octobre 2023. Au premier rang, de gauche à droite, Geneviève Peloquin, responsable de l’organisation; Catherine Gentilcore, présidente du parti ; Génifère Legrand, directrice générale du parti. À l’arrière, de gauche à droite, Camille Pellerin-Forget, présidente de la commission politique du parti; France Amyot, directrice de cabinet du leader ; Meganne Perry Melançon, porte-parole officielle du parti. Le Parti tiendra son conseil national ce week-end. Photo La Presse Canadienne/ Patrice Bergeron

Le Parti québécois (PQ) cherche déjà des candidates pour les élections générales de 2026.

Dans une entrevue avec La Presse Canadienne publiée samedi, la présidente du PQ, Catherine Gentilcore, a laissé entendre que des pourparlers sont déjà en cours.

Elle a fait cette sortie alors que les militants de la formation se réunissent samedi et dimanche en Conseil général à Saint-Hyacinthe.

Le parti et même son projet d’indépendance séduisent moins les femmes que les hommes dans l’électorat, selon ce qui a pu ressortir dans certains sondages, et la formation politique entend corriger la situation. 

Pourquoi se lancer déjà dans le dépistage de candidates? Le PQ vise la «zone paritaire» hommes-femmes pour sa députation de 2026, or il faut plus de temps à des recrues féminines potentielles pour envisager le défi d’être candidates et éventuellement devenir députées. 

«On commence le dialogue avec des femmes pour 2026, parce qu’elles ont besoin de réfléchir et de se faire à l’idée de ce changement dans leur vie, c’est assez normal», a laissé entendre Mme Gentilcore au cours d’un entretien téléphonique. 

La députation péquiste actuelle est composée de quatre hommes, avec l’élection récente de Pascal Paradis dans une complémentaire. Le parti avait assuré qu’il avait pourtant tenté de recruter une candidate, sans succès.

Aux postes-clés

Cette formation qui avait fait élire la première cheffe de gouvernement de l’Histoire du Québec, Pauline Marois, a-t-elle reculé? Le PQ est-il un «boys club» ou est-ce la perception que les électeurs en ont?

«Pas du tout», assure Mme Gentilcore.

«On n’entend pas ça sur le terrain, mais on trouve important de dire que tous les postes-clés dans le parti sont occupés par des femmes.»

En effet il y a aussi la directrice générale, Génifère Legrand, qui était à ses côtés lors de l’entrevue. Il y a également Geneviève Péloquin, responsable de l’organisation, de même que la présidente de la commission politique, Camille Pellerin-Forget.

Sur le plan du contenu, «tout passe par elle», précise Mme Gentilcore. 

Il y a aussi l’ancienne députée de Gaspé, Méganne Perry Mélançon, porte-parole officielle du parti, et «cinquième mousquetaire», se plaît à dire la présidente, qui s’ajouterait aux quatre élus péquistes. 

Enfin, il y a l’attachée de presse Laura Chouinard-Thuly et la directrice du cabinet du chef, France Amyot, en quelque sorte le bras droit de Paul St-Pierre Plamondon.

«Aucune des idées politiques n’est énoncée ou décidée sans qu’elle soit là pour donner son opinion», assure Mme Gentilcore.

«La porte n’a jamais été autant ouverte» aux femmes dans le parti, a-t-elle insisté, en évoquant à la blague, dans une boutade, les «Spice Girls» du PQ. 

«Les femmes ont une place importante et une influence très grande», a renchéri Mme Legrand.

Convaincre les électrices

Il n’en reste pas moins qu’historiquement, les femmes ont eu moins tendance à voter PQ que les hommes.

«Oui, on est au courant de cette donnée démographique», a concédé Mme Gentilcore, en précisant que les données plus fines sur le vote de l’élection complémentaire n’étaient pas encore disponibles. 

Quoi faire alors pour susciter l’adhésion des électrices?

«Il n’y a pas de secret», a confié la présidente. 

«Justement en mettant de l’avant les jeunes femmes qui sont dans les postes-clés du parti. Il n’y a pas d’autres façons que de s’assurer qu’elles soient là au sein du parti et que leurs idées soient mises de l’avant.»

Et l’indépendance?

Enfin, l’électorat féminin a toujours été plus réfractaire à l’idée fondamentale du Parti québécois, l’indépendance. De quoi inquiéter les dirigeantes du parti?

«Pas du tout», répond Mme Gentilcore. 

«On a vu dans des études que parfois, les femmes mettent peut-être un peu plus de temps à arriver à des constats pour de grands changements de courant, les hommes sont peut-être un peu plus prompts à y aller d’emblée», a-t-elle expliqué.

Mais d’ici aux prochaines élections, «on a le temps de leur parler et de les rallier», a-t-elle conclu.

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