La FIQ a tenu une rencontre avec ses membres, lundi soir, pour les informer du degré d’avancement des négociations avec le gouvernement du Québec, alors que celles-ci durent depuis plus d’un an.
La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) est l’une des trois organisations syndicales représentant des employés de l’État qui n’ont toujours pas conclu d’entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective, avec celles des fonctionnaires et des professionnels.
C’est sous la forme d’un «Facebook live» que la grande organisation de 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques a fait le point avec ses membres. Près de 2000 internautes étaient à l’écoute.
D’entrée de jeu, Julie Bouchard, présidence de la FIQ, a mentionné que l’ambiance à la table des négociations s’est améliorée. «On n’est plus du tout dans un dialogue de sourds comme on l’était auparavant.»
Si une «certaine ouverture» a été constatée, il y a loin de la coupe aux lèvres. «Il reste encore des éléments très importants à la table de négociations et (on) est encore loin d’une entente de principe», a rappelé Mme Bouchard.
La semaine dernière, une instance intermédiaire de la FIQ, formée de déléguées, avait décidé à l’unanimité que les négociations devaient encore se poursuivre, puisque les propositions à la table de négociation lui semblaient insuffisantes.
Julie Bouchard a mentionné que l’arrivée d’un conciliateur au dossier avait fait réaliser des avancées, et qu’il n’était pas question d’autres journées de grève pour le moment. Elle a rappelé aux membres que la FIQ prendra «le temps qu’il faut».
«Ce n’est pas vrai que l’ensemble des problèmes se monnaient. Au contraire. Il faut que ce soit des conditions de travail qui, à moyen et long terme, viennent faire toute la différence dans le réseau public de la santé.»
Les négociations se poursuivent donc avec Québec.
Les enjeux
Pour la FIQ, la flexibilité exigée des infirmières est au cœur de cette négociation avec le gouvernement. Québec veut pouvoir changer les infirmières d’unité de soins, d’établissement de santé ou de quart de travail, pour répondre aux besoins des établissements.
Mme Bouchard a expliqué qu’une disposition à cet effet existe déjà, dans les conventions collectives locales, si une infirmière est volontaire pour être transférée. C’est contre l’imposition de tels transferts que la FIQ s’élève.
«Nous, ce qu’on martèle, c’est que le déplacement, ça affecte directement les conditions de soins de la population […]. C’est probablement ça la plus grosse raison qui fait qu’on n’a pas d’entente de principe en ce moment», a lancé Marc-André Courchesne, porte-parole de la négociation, lors de la diffusion en direct sur Facebook, qui a duré une heure.
La FIQ souhaite aussi l’adoption de ratios infirmière/patients sécuritaires, afin d’alléger la tâche des infirmières, et Julie Bouchard en a répété les grandes lignes aux membres connectés.
Elle a expliqué qu’il s’agit notamment de déterminer combien de patients chaque infirmière, infirmière auxiliaire et inhalothérapeute aura à sa charge pendant son quart de travail complet. Mme Bouchard a soutenu que ces ratios sauvent des vies, font diminuer le taux d’absentéisme et viennent «stabiliser les équipes de soin».
Québec réplique qu’il ne peut pas abaisser les ratios, car cela supposerait l’embauche d’infirmières qui n’existent pas.
Quant à lui, Marc-André Courchesne a attiré l’attention des membres sur deux autres enjeux sur lesquels les négociations piétinent, soit les heures supplémentaires et la rémunération.
En ce qui a trait à la rémunération des heures supplémentaires à taux double, par exemple, ce dernier a mentionné que le gouvernement restait dans une dynamique de «contrainte». «Nous, on est plus dans les incitatifs, eux, ils sont plus dans les conditions et les pénalités», a-t-il déploré.
Il a réitéré l’importance d’une meilleure rémunération qui ne serait pas bonifiée par des primes ou des montants forfaitaires. «À force de rajouter des primes et à force de rajouter des (montants) forfaitaires, on gagne beaucoup d’argent, mais ce n’est pas applicable sur le régime de retraite, ce qui fait qu’on a un appauvrissement important le jour où on arrive à la retraite», a souligné M. Courchesne.
La FIQ représente plus de 90 % des infirmières au Québec.
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