Fusion envisagée entre les deux caisses Desjardins de la Haute-Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 7:00 AM - 24 janvier 2024
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Le siège social de la Caisse Desjardins du Saguenay–Saint-Laurent situé aux Escoumins pourrait devenir le siège social de la nouvelle caisse, mais rien n’est encore décidé. Photo Renaud Cyr

La Caisse Desjardins du Centre de la Haute-Côte-Nord et la Caisse Desjardins du Saguenay–Saint-Laurent pourraient ne faire qu’une dans un avenir pas si lointain. Un projet de fusion, toujours embryonnaire, plane au-dessus des deux institutions financières de la Haute-Côte-Nord. 

Joints par téléphone, les présidents des deux caisses, Serge Hovington et Jean-Maurice Tremblay, font preuve de transparence. « On est en train de se parler. C’est un projet embryonnaire. Si c’est pour aller plus loin, on va aller vers les membres », confirment-ils au Journal Haute-Côte-Nord. 

La principale motivation, selon M. Hovington, est « la pérennité de nos caisses ». « On veut être là dans 15 ans, clame-t-il. On veut continuer à ristourner comme on le fait à coup de centaines de milliers de dollars par année. La Haute-Côte-Nord n’a pas de grosses industries qui peuvent financier des initiatives du milieu. Nous, on peut le faire et on veut continuer à le faire. »

Une rencontre s’est tenue au début janvier et une autre est prévue en février. La question à laquelle les institutions veulent répondre : « est-ce que ce serait avantageux pour les membres ? »

« Si on fusionne, qu’est-ce que ça donnerait comme chiffres ? C’est ce que la Fédération [des caisses Desjardins du Québec] analyse pour nous », témoignent les deux bénévoles, qui prennent à cœur l’intérêt des membres qu’ils représentent. 

De l’avis du président de l’institution du secteur ouest, il y a une économie à faire. « En ce moment, on paye des frais en double. Il faut déterminer les points positifs et négatifs d’une telle fusion pour ensuite présenter ça aux membres. C’est eux qui auront le dernier mot », explique Serge Hovington. 

De son côté, M. Tremblay croit que c’est le rôle des administrateurs de la caisse de se positionner sur un projet de cette envergure. « Il faut penser à protéger nos membres et nos employés. Si on veut être meilleure, il faut être plus forte », ajoute-t-il. 

Pas de pertes d’emploi

Le scénario qui fait présentement l’objet de discussions n’inclut pas de pertes d’emploi. Au contraire, il permettrait d’offrir des postes plus intéressants, selon Serge Hovington et Jean-Maurice Tremblay. 

« On ne se le cachera pas qu’en région éloignée, on a de la difficulté à recruter des gens expérimentés. En fusionnant, on aurait besoin d’un seul directeur général, un poste qu’on a de la misère à combler. Ils sont par intérim en ce moment et il faut sans cesse renouveler les contrats », soutient le président de la Caisse Desjardins du Saguenay–Saint-Laurent. 

De plus, de nouvelles fonctions pourraient être créées comme celle de directeur financier. « Présentement, on n’en a pas dans nos deux caisses, mais avec la fusion, on pourrait en avoir un. Ce sera bon pour les employés puisqu’il pourra y avoir des emplois plus alléchants », renchérit l’entrepreneur tadoussacien. 

Les départs à la retraite font aussi partie des enjeux qui entrent en ligne de compte. « Il faut s’assurer d’être attrayantes, d’offrir de bons salaires et des perspectives d’avenir », ajoute M. Hovington, qui croit que la fusion permettrait aussi d’éviter les bris de services.

« Les quatre points de service resteraient ouverts, mais les employés auraient accès à tous les dossiers. Ce serait donc possible de cotiser à son REER ou d’obtenir des conseils à distance par Teams, par exemple », illustre-t-il. 

Les étoiles sont alignées

Ce n’est pas la première fois que des discussions sont amorcées quant à une possible union des deux caisses de la Haute-Côte-Nord. Mais, c’est la première fois que les étoiles sont aussi bien alignées. 

« Les deux caisses vont bien. On est toutes les deux rentables. Ça fait plusieurs années qu’on se parlait, mais c’était moins intéressant quand Forestville allait moins bien. Les étoiles n’étaient pas alignées. Peut-être qu’aujourd’hui, on est rendu là », fait-il savoir. 

Serge Hovington ne veut pas trop faire attendre le projet non plus. « Quand ils ont fermé les points de service des petites municipalités pour les regrouper avec Forestville, ils avaient peut-être trop attendu. Il ne faut pas que ça fasse la même chose. »

Jean-Maurice Tremblay croit qu’il est possible d’instaurer un projet gagnant-gagnant pour les deux institutions. « C’est toujours les membres qui décident. Nous, on propose », laisse-t-il tomber. 

« On n’est pas fermé à une fusion. Il faut qu’on se donne une vision. Où est-ce qu’on veut être dans les cinq prochaines années ? On est proactif là-dedans. Plus on est gros, plus on est fort et ce sera mieux pour les carrières », poursuit le président de la caisse située à Forestville précisant que c’est un « long processus » qui est enclenché. 

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