Un printemps qui s’annonce clément, selon les prévisions de MétéoMédia

Par Frédéric Lacroix-Couture 9:15 AM - 28 février 2024 La Presse Canadienne
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Des gens se détendent au bord du canal Lachine par une douce journée de printemps à Montréal, le dimanche 9 avril 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes

Le printemps fera le bonheur des amoureux de l’été, mais risque de décevoir les adeptes de sports d’hiver alors que les températures s’annoncent plutôt clémentes pour une bonne partie du Québec et de l’Ontario, selon les prévisions de MétéoMédia.

Les amateurs d’activités hivernales ne devraient pas fonder trop d’espoir sur les prochaines semaines pour rattraper le temps perdu après une saison marquée par un manque de neige au sol dans plusieurs secteurs. 

Un «contexte très printanier» devrait s’installer dès la première moitié de mars, indique André Monette, chef de service de la météorologie à MétéoMédia. 

«Ça va commencer en lion avec des températures nettement au-dessus des normales», dit-il en entrevue.

«Pour les activités extérieures, ça va être très difficile de pouvoir en profiter, sauf dans les centres de ski où l’on peut faire de la neige. Sinon, on va perdre beaucoup de neige dans les régions où il en reste.»

Après du temps doux, il faudra prévoir des relents de conditions un peu plus hivernales. Des descentes d’air froid et des épisodes de neige pourraient s’amener entre la mi-mars et la mi-avril, ce qui n’a rien d’anormal à cette période de l’année. 

«Mais cette neige-là, s’il y en a, elle ne restera pas longtemps au sol. Les températures seront à la hausse», mentionne M. Monette.

Les descentes d’air froid ne seront pas intenses et prolongées en raison du contexte météorologique, précise MétéoMédia. 

Le printemps s’annonce donc à l’image de l’hiver. Ce dernier sera parmi les plus doux jamais observés dans plusieurs régions, selon MétéoMédia, ce qui s’aligne avec le phénomène climatique El Niño des derniers mois. 

«El Niño est en train de perdre de l’intensité. On va basculer plus tard dans un contexte La Niña, donc des eaux plus froides au niveau du Pacifique. Cela va amener un printemps plutôt exceptionnel», explique M. Monette. 

Risques d’incendies de forêt

Les températures prévues au cours des prochains jours rappelleront sans doute le printemps 2012. 

«On avait eu du 20 à 25 degrés Celsius dans la troisième semaine de mars. On a un peu la même chose qui s’en vient pour les deux premières semaines de mars, mais beaucoup plus tôt dans le mois», souligne M. Monette.

Le thermomètre pourrait osciller entre les 15 et 20 degrés, ce qui est «exceptionnel» pour ce temps de l’année, soutient-il. 

Les régions de l’est du Québec, telles que la Gaspésie, la Côte-Nord et le Bas-Saint-Laurent, pourraient, quant à elles, connaître un printemps un peu plus près des normales, mais somme toute agréable. 

Néanmoins, le temps doux et sec combiné à une faible quantité de neige apportera possiblement certaines conséquences, prévient M. Monette. 

«Le risque de feux de forêt et de sécheresse sera particulièrement à surveiller en deuxième moitié de saison», alors que moins d’eau pourrait être disponible pour conserver les sols humides, affirme-t-il. 

Mais à l’inverse, le risque d’inondation s’annonce plutôt bas ce printemps avec possiblement des quantités de précipitations sous les normales saisonnières. 

Maritimes: «printemps en deux temps»

Dans le reste du pays, les Rocheuses pourraient aussi connaître des températures au-dessus des normales et moins de précipitations. 

Cependant, les provinces des Maritimes pourraient enregistrer du temps clément dans une moindre mesure qu’ailleurs au Canada, estime MétéoMédia.

Pour le Nouveau-Brunswick, par exemple, un «printemps en deux temps» est attendu, indique M. Monette. 

«La première moitié sera un peu plus près des normales, il risque encore d’avoir de la neige. C’est plus dans la deuxième moitié qu’on va retrouver du temps au-dessus des normales et du temps sec», explique-t-il. 

Les secteurs des Maritimes plus au sud risquent toutefois de recevoir davantage de précipitations en raison d’un système plus actif qui longe la côte est des États-Unis et une partie de la Nouvelle-Écosse, ajoute M. Monette.