Une travailleuse sociale de la France ne trouve pas de garderie sur la Côte-Nord

Par Marie-Eve Poulin 5:45 AM - 7 mars 2024
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Anaïs Lanteri et sa famille. Photo courtoisie

Trouver une garderie est difficile sur la Côte-Nord. La situation est encore pire si vous êtes un travailleur étranger qui désire s’installer dans la région. La distance et l’accès retardé à la liste d’attente rendent la tâche des plus ardues. 

Anaïs Lanteri réside en France. Elle a trouvé un emploi intéressant de travailleuse sociale au CISSS de la Côte-Nord et son arrivée est prévue en juillet. Elle connaît bien la région. Elle est déjà venue travailler 2021-2022. 

Les démarches administratives sont en cours, les préparatifs avancent bien. Son arrivée permettrait de combler un des 23 postes vacants de travailleurs sociaux dans l’organisation.

Toutefois, le manque de place en garderie pourrait compromettre le projet. La petite Margot qui aura 13 mois en septembre a besoin d’une place en garderie pour pouvoir accompagner sa maman.

En plus des enjeux bien connus de manque de places, Anaïs part avec le désavantage de la distance. Trouver une garderie à partir de l’autre côté de l’océan n’est pas une mince affaire. 

Rencontrer des responsables de services de garde est impossible, en raison de la distance.

« Je ne veux pas non plus envoyer ma fille chez n’importe qui », dit-elle.

Mme Lanteri se considère tout de même chanceuse. « J’ai la chance d’avoir des amis à Sept-Îles, puisque je suis déjà venue par le passé. Ils peuvent faire des vérifications pour moi.»

Une possibilité s’est ouverte à elle, mais après investigation, le milieu n’était pas adéquat.

« Si je n’avais pas eu ce réseau d’amis, j’aurais peut-être mis ma fille dans un milieu pas très recommandé.»

La maman n’a pas eu la possibilité d’inscrire son enfant sur la fameuse liste d’attente de la Place 0-5 dès les premiers moments de sa grossesse, comme le font plusieurs mamans québécoises. Mais encore, même celles qui le font attendent parfois des années avant d’avoir un appel pour une place, si elles finissent par en avoir un. Mme Lanteri est donc désavantagée en se situant vers la toute fin de cette longue liste de plus de 450 enfants, à ce jour, dans la région. 

Pour l’aider dans ses démarches, elle demande l’appui du CISSS, qui la réfère au site à la Place 0-5 et offre les listes des CPE. 

Candidatures perdues au CISSS

Pascal Paradis, porte-parole du CISSS, affirme que l’accès aux services de garde est un enjeu important pour tous les employés du CISSS. Il rapporte que certaines personnes doivent retarder leur retour au travail après un congé, faute de place en garderie.

« Des candidats d’autres régions ont déjà refusé une offre d’emploi dans notre établissement, parce qu’ils n’avaient pas de place en service de garde et que leur famille n’était pas sur la Côte-Nord pour les soutenir », dit-il. 

Il y a présentement 105 travailleurs sociaux à l’emploi du CISSS et 23 postes permanents à temps complet sont vacants. Mme Lanteri qui souhaite combler un de ces postes pourrait faire partie des candidats perdus, faute de garderie.