Des avions dans le ciel de Forestville pour lutter contre la tordeuse

Par Émélie Bernier 9:00 AM - 15 mai 2024 Initiative de journalisme local
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La SOPFIM sera active dans à peu près toutes les régions du Québec, dont la Côte-Nord. Archives

La Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies arrosera près de 350 000 hectares de forêt infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, dont 91 500 sur la Côte-Nord.

La Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) sera très active dans sur la Haute-Côte-Nord en juin et certains résidents pourraient être réveillés aux aurores. Durant près d’un mois, 9 avions de la SOPFIM décolleront matin et soir de l’aéroport de Forestville vers le nord et l’ouest, là où la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) fait ses ravages.

«On a une importante recrudescence de l’épidémie dans le secteur autour de Forestville, qui vient s’amalgamer avec le secteur de Charlevoix, au nord de Baie-Saint-Catherine vers La Malbaie. C’est un gros secteur où tout est fusionné», explique le directeur général de la SOPFIM, Éric Lacroix.

L’aéroport de Forestville sera le camp de base des opérations de la SOPFIM. 6 avions d’arrosage y seront positionnés. 6 décolleront de Saint-Irénée dans Charlevoix.

« On a une dizaine d’employés pour chacune des bases. Ils sont arrivés et seront là jusqu’à la fin juin, date où les arrosages se terminent », poursuit M. Lacroix.

Malgré son nom, la tordeuse des bourgeons de l’épinette a un faible pour le sapin baumier. Source: SOPFIM

Le cycle de vie des insectes commande d’arroser durant le mois de juin «Il faut que la tordeuse soit en train de se nourrir du feuillage parce que le Btk, l’insecticide que nous utilisons, n’est efficace que par ingestion.  Quand les larves se transforment en chrysalide, il est trop tard. »

Matin et soir durant 4 semaines

À Forestville, l’arrosage devrait durer 4 semaines. « On parle de 2 séances par jour, d’abord très tôt le matin, entre 4h30 et 7h, et le soir, de 18h30 à 20h30. Dans le jour, il fait trop chaud et  notre insecticide se disperse en très fines gouttelettes, c’est un nuage de brume, alors s’il fait trop chaud, il ne va pas tomber, il va rester en suspension et s’évaporer. »

Chaque avion effectuera deux voyages par période de pulvérisation. « Les petits avions monomoteurs font quand même du bruit. On avertir les gens qui habitent près des aéroports. Oui, vers 4h30, vous allez entendre 4, 5 ou 6 avions décoller, ils sont lourds, chargés d’insecticide, et la turbine doit compenser pour ce poids », indique Éric Lacroix.

Il précise toutefois qu’environ 40% des séances sont annulées en raison de la mauvaise température. «Tant que les conditions météo le permettent, les avions partent le matin, reviennent se charger une fois et repartent.  Quand on a les bonnes conditions, on dit capitaliser. »

Le bruit est le seul impact pour les résidents des secteurs concernés par la campagne de protection contre la présence de la tordeuse des bourgeons de l’épinette menée par la SOPFIM au cours des prochaines semaines. « Nous, on a des zones d’exclusion quand on planifie les blocs. L’insecticide est destiné à être sur le feuillage des conifères. Dans les missions de vol, l’avion ne va pas arroser au-dessus des lacs ni des zones habitées. Nos missions sont extrêmement précises », explique Éric Lacroix, directeur général de la SOPFIM.

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