L’inflation fait revoir aux Québécois leurs projets de vacances à la baisse

Par Caroline Chatelard, La Presse Canadienne 4:21 PM - 2 juin 2024
Temps de lecture :

De la fumée dûe aux feux de forêt en Alberta et en Colombie-Britannique embrume la commune de Banff, en Alberta, le vendredi 21 juillet 2017. Signe que la situation ne s'est pas arrangée depuis l’an dernier, 68% des Québécois compte partir en vacances cet été. C’est un point de pourcentage de moins par rapport à l’an passé. LA PRESSE CANADIENNE/Jeff McIntosh

Signe que la situation ne s’est pas arrangée depuis l’an dernier, 68% des Québécois compte partir en vacances cet été. C’est un point de pourcentage de moins par rapport à l’an passé, révèle le 15e sondage de CAA-Québec sur les intentions de vacances. 

L’année 2023 confirmait la tendance d’un retour à des chiffres prépandémiques. Les vacanciers recommençaient à partir plus loin – plus loin que le seuil de leur porte – et avec un budget largement supérieur à la petite bourse de 848$ allouée en 2022. La saison 2024 vient légèrement gruger la dynamique de hausse qui se dessinait jusqu’à présent. 

Le coup de sonde traditionnel, réalisé en ligne entre le 23 et le 30 avril 2024 par la firme Léger, met en évidence que, également pour les vacances, le nerf de la guerre reste l’argent. Et nous entrons cette année dans une guerre de tranchées. 

Le budget moyen par vacancier a baissé de 23 $ par rapport à 2023, pour s’établir à 1020 $ cette année. Une légère baisse qui, selon le CAA Québec, montre que le coût de la vie reste une préoccupation majeure pour les Québécois.

«On constate un ralentissement du côté du voyage», pointe David Marcille, porte-parole du CAA-Québec. Ce n’est pas une surprise pour autant, explique-t-il, car les conseillers de l’association, sur le terrain, on vu de leurs propres yeux ce ralentissement s’opérer.

Pour 54% des sondés, la planification des vacances a justement dû être revue en raison du coût de la vie. «Un vacancier sur deux doit ajuster ses plans en se tournant vers des destinations plus proches, moins de déplacements sur place, moins d’activités, des options moins onéreuses», détaille M. Marcille.

Si la plupart des chiffres se maintiennent à peu près, le nombre de vacances en véhicules récréatifs ne cesse de baisser. «Le coût de l’essence convainc les gens de choisir plutôt la voiture personnelle pour voyager», relève le porte-parole qui indique que 65% des vacanciers de 2024 ont décidé d’opter pour la voiture.

La durée des vacances a, elle, pris du plomb dans l’aile. En effet, les Québécois à partir trois semaines ou plus seront moins nombreux. De 36% en 2023, ils ne seront cette année que 31%. 

Ils sont d’ailleurs 57% à avoir choisi de rester dans la province cet été. La région de Québec sort d’ailleurs, contre toute attente, grande gagnante, dans les choix de destination. C’est la première année que la région touristique de la capitale nationale surpasse la Gaspésie, habituellement indétrônable parmi les destinations québécoises.

Pour les autres, c’est l’Ontario qui a la côte dans les destinations hors-Québec, devant les provinces atlantiques et les paysages de l’ouest du pays. Les cousins français ne sont pas en reste et attirent la majorité des Québécois qui ont choisi de traverser l’Atlantique. 

M. Marcille fait remarquer que la France a toujours été très populaire au près des vacanciers québécois. Cependant il note une baisse d’intérêt depuis quelques années, et plus encore pour cet été. «Est-ce que cette année, c’est dû par exemple, aux Jeux olympiques qui auront lieu à Paris ?»

La percée inattendue du Royaume-Uni, qui a gagné 11 point de pourcentage au classement des destinations les plus prisées, laisse penser que les Québécois recherchent en effet un peu plus de calme que ce que la France peut offrir cette année.

Le sondage a été réalisé auprès d’un panel de 1001 répondants âgés de 18 ans ou plus. À titre indicatif, un échantillon probabiliste, de même taille, permettrait d’extrapoler les résultats avec une marge d’erreur de +/- 3,1%, et ce, dans un intervalle de confiance de 95% (19 fois sur 20).