Les professionnels des animaux se réjouissent de l’interdiction de réaliser des opérations de chirurgie esthétique

21 février 2016
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Baie-Comeau – L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec a pris position contre la réalisation d’opérations de chirurgie esthétique sur les animaux.  Une interdiction qui plaît aux professionnels des animaux de la région.

« Nous sommes contents que ça se passe, car on est parfois pris en otage par les clients », affirme Marie-Noëlle Morin, copropriétaire de l’Hôpital vétérinaire Manicouagan. La vétérinaire précise que l’hôpital est depuis longtemps contre les pratiques visées par l’interdiction, mais il lui est arrivé d’ effectuer des écourtages de la queue pour des clients qui menaçaient de le faire eux-mêmes.

La décision de l’Ordre des médecins vétérinaires, qui rentrera en vigueur en janvier 2017, concerne l’ablation ou l’écourtage de la queue chez les chiens, les chats, les bovins et les chevaux ainsi que l’essorillement des oreilles chez les chiens et les chats, pour des raisons purement esthétiques.

Pour justifier sa position, l’organisme précise que ces pratiques peuvent entacher la santé et le bien-être des animaux et que leur intérêt n’est pas suffisamment justifié d’un point de vue scientifique.

La présidente de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de la Haute-Côte-Nord, Robin Bennett, se réjouit également de cette mesure. Elle regrette cependant que le dégriffage soit toujours toléré.

De son côté, la Clinique vétérinaire Baie-Comeau précise  être contre ces pratiques et affirme même ne plus en réaliser depuis au moins deux ans.

Risques

Marie-Noëlle Morin explique que l’ablation de la queue chez un chien ou un chat risque, par exemple, d’engendrer des douleurs fantômes ou des chocs électriques. « La queue est le prolongement de la colonne vertébrale », illustre-t-elle.

Pour Robin Bennett, la pratique est plus populaire qu’on ne l’imagine, mais les gens ne réalisent pas forcément le mal qu’ils causent à leurs bêtes. « Nous croyons que, souvent, les gens font cette pratique par ignorance ou tradition », pense-t-elle.

Une telle opération reste justifiée dans certains cas. Par exemple, lorsque l’animal présente une tumeur ou une grave fracture.

Conséquences

Les conséquences pourront être lourdes pour les éleveurs ou les particuliers qui se risqueraient à accomplir ces opérations eux-mêmes. L’exercice illégal d’une profession est passible d’une amende d’au moins 1500 $ et d’au plus 20 000 $.

Mentionnons que les vétérinaires pourront signaler à leur ordre des animaux sur lesquels ils constatent que ces opérations ont été réalisées.

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