La Côte-Nord se vide au profit d’autres régions

Par Charlotte Paquet 16 mars 2016
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Baie-Comeau – La migration interrégionale continue de faire mal à la Côte-Nord, selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec. Dans les faits, en 2014-2015, la région a enregistré le déficit migratoire le plus élevé au Québec au prorata de sa population avec un taux de 1,42 %.

Des 17 régions du Québec, 10 ont réalisé des gains et sept des pertes au chapitre migratoire. Les régions éloignées sont encore et toujours les grandes perdantes. La Côte-Nord a accueilli 1 704 nouveaux citoyens, mais en a perdu 3 043 au cours de la dernière année, ce qui entraîne un solde migratoire négatif de 1 339 personnes. C’est la pire contre-performance en quatre ans. Le déficit se creuse d’année en année depuis 2011-2012. Il se situait alors à 306.
Même si  la région est perdante dans tous les groupes d’âge, elle connaît cependant le déficit le plus marqué au Québec chez les 15-24 ans. Elle a perdu 350 de ses jeunes, soit un taux de 3,27 %.

Même s’ils ont un solde migratoire négatif, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie- Îles-de-la-Madeleine affichent quand même de légers gains dans certains groupes d’âge, ce qu’a été incapable d’atteindre la Côte-Nord. Fait à noter, les deux régions de l’Est-du-Québec prennent les deuxième et troisième rang du classement au Québec pour la perte de leurs jeunes adultes.

Les MRC

Toutes les MRC de la Côte-Nord écopent dans l’étude sur la migration interrégionale,. C’est la même chose au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Abitibi-Témiscamingue. C’est cependant en territoire nord-côtier que se trouvent les trois MRC ayant connu les plus lourdes pertes au prorata de leur population.
La MRC de Caniapiscau arrive en tête de lice avec un taux de 4,71, l’équivalent de 200 personnes. Viennent ensuite les MRC de Sept-Rivières et de Manicouagan, dont les pertes représentent un taux de 1,5 %, dont un peu plus élevé que la moyenne régionale.

Comme le rappelle l’ISQ, la migration interne est une composante importante du bilan démographique des régions administratives et des MRC du Québec, mais elle ne peut, à elle seule, expliquer les variations de la taille de leur population. L’accroissement naturel, soit la différence entre les naissances et les décès, ainsi que les migrations interprovinciales et internationales ont aussi leur importance.

Réaction

La présidente de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord et mairesse de Forestville, Micheline Anctil, déplore les pertes migratoires qui continuent de frapper la région. Selon elle, la situation des dernières années dans l’industrie des mines et de la forêt n’a certes pas aidé à garder les gens en région et à en attirer d’autres.
Mme Anctil rappelle les aberrations qui, dit-elle, persistent dans l’histoire. « Autant la Côte-Nord est un territoire qui recèle de grandes ressources et qui deviennent même la base de l’économie du Québec, autant elle peine par rapport à ce que le développement du Québec lui rapporte. La région rapporte plus à l’ensemble du Québec que l’inverse », dit-elle.

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