La CCQ fermera son bureau de Baie-Comeau

13 avril 2016
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Baie-Comeau – La Commission de la construction du Québec (CCQ) fermera son centre de services de Baie-Comeau le 22 juillet. Une baisse de 38 % des heures travaillées dans la construction sur la Côte-Nord depuis 2013 apporte moins d’eau au moulin de l’organisme, d’où la décision de ne garder ouvert qu’un seul bureau, en l’occurrence celui de Sept-Îles.

« Il faut savoir que près de 97 % de nos revenus sont reliés à ce que l’industrie produit comme activité économique », explique Simon-Pierre Pouliot, directeur des communications de la CCQ, dépêché à Baie-Comeau, jeudi, pour rencontrer la presse.

Tout en notant que l’année 2012 avait permis d’enregistrer un sommet historique au Québec dans l’industrie de la construction, M. Pouliot reconnaît que si la baisse des heures travaillées est généralisée au Québec, elle ait très mal sur la Côte-Nord. Ce recul se fait davantage ressentir à Baie-Comeau qu’à Sept-Îles, assure-t-il.

La baisse de l’activité sur les chantiers n’est cependant pas la seule raison invoquée. Il y a aussi le fait que la région est la seule au Québec à disposer de deux bureaux. Les distances ont beau être grandes en sol nord-côtier, à la CCQ, on souligne que c’est le cas dans d’autres régions aussi. « C’est un choix difficile à faire, mais il fallait le faire pour uniformiser les services », souligne M. Pouliot.

Les impacts

La fermeture du bureau de Baie-Comeau entraînera la perte des deux emplois. Les personnes pourront être mutées dans un autre service, comme le prévoit la convention collective.À défaut de pouvoir se rendre sur place, les travailleurs de l’industrie pourront toujours se rabattre sur le téléphone ou encore les services en ligne. Des mesures de transition seront également déployées pour assurer l’accès à certains services à la clientèle, notamment pour les examens de qualification professionnelle. « Ce n’est pas comme si d’un coup il n’y aurait plus d’accès aux services sous prétexte que le comptoir ferme », rappelle le directeur des communications.

En ce qui touche le volet de l’inspection et les vérifications sur les chantiers, il n’y a aucun changement puisqu’il s’agit de postes délocalisés. Les deux inspecteurs sont déjà rattachés au bureau de Sept-Îles. Enfin, sur la question du référencement de la main-d’œuvre, aucun changement là aussi puisqu’il est géré à partir du siège social de la CCQ.

Réactions
Représentant de la section locale 9 de la Fraternité nationale des charpentiers menuisiers (FTQ) sur la Côte-Nord, Réginald Poirier, est sous le choc, même s’il n’est pas nécessairement surpris. « C’est très très désolant d’apprendre ça. On voyait venir des affaires comme ça avec la CCQ, car elle a extrêmement changé depuis quelques années et pas pour le mieux », lance-t-il.

M. Poirier dénonce la fermeture du bureau de Baie-Comeau et l’invitation faite par l’organisme de se tourner notamment vers les services en ligne puisque, selon lui, beaucoup de travailleurs ne sont pas « informatisés ». « Où ils vont aller maintenant? », questionne-t-il, tout en ajoutant qu’en raison de son immense territoire, la Côte-Nord a besoin de deux bureaux.

Le représentant syndical conclut en soulignant que le but recherché par la CCQ, c’est de mettre fin aux relations d’humain à humain.

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