Paulette Gagnon de Pêcherie Manicouagan : une passionnée simple et attachante

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Portneuf-sur-Mer – Qui ne connaît pas Paulette Gagnon de Pêcherie Manicouagan? Reconnue pour sa gentillesse et sa disponibilité, Mme Gagnon a réussi à force de travail et d’entregent, à faire connaître son restaurant et les fruits de mer de notre région bien au-delà des frontières de la Côte-Nord. Un succès attribuable à un travail d’équipe certes, mais avec en tête une femme passionnée et généreuse.

Comment avez-vous commencé dans le domaine ?
J’ai commencé très jeune dans le domaine de la restauration, j’avais 16 ans. Je n’aimais pas vraiment l’école, alors je me suis tournée vers la restauration. C’est un métier que j’adore, c’est vraiment une passion pour moi de le faire. Vers l’âge de 28 ans, mon mari et moi on a décidé de se partir une entreprise. Ça faisait déjà plus de dix ans que je faisais ça. J’ai longtemps travaillé comme serveuse dans plusieurs restaurants. Il y avait entre autre l’Auberge des 4 Chemins à Forestville à l’époque. J’ai tout de suite aimé mes premières expériences dans la restauration.

Est-ce que vous auriez cru qu’un jour vous auriez votre restaurant?
Non! J’aimais je n’aurais cru, dans le temps, d’avoir nos propres restaurants, jamais. J’ai toujours adoré ce métier.

Comment avez-vous parti Pêcherie Manicouagan?
Mon mari travaillait à la Baie-James dans ce temps-là et il voulait se rapprocher de la région. On demeurait à Portneuf-sur-Mer, en avant de la poissonnerie de monsieur Tremblay, et mon mari disait toujours qu’un jour il aurait sa poissonnerie. Alors, c’est comme ça qu’on s’est parti! Nous sommes allés habiter à Baie-Comeau où il n’y avait pas de poissonnerie. Il y avait donc de la demande pour ça. On n’avait pas d’expérience. On n’avait pas non plus de local. On connaissait un propriétaire de boucherie qui nous a proposé de s’installer avec lui en louant une partie du commerce. Alors, on a commencé notre première poissonnerie adjointe avec une boucherie.

Cela fait 32 ans que Pêcherie Manicouagan existe, mais les premières années n’ont pas été faciles n’est-ce pas ?
Non, ça n’a pas toujours été facile. Les cinq premières années ont été difficiles. Je me souviens qu’on devait travailler jour et nuit pour aller chercher des commandes à l’extérieur parce qu’on ne pouvait pas se permettre de payer des employés. Donc, on partait la nuit et on revenait! La vente dans les restaurants non plus n’était pas facile. On a réussi, mais on travaillait très dur.

Au départ, vous étiez seulement à Baie-Comeau. Comment vous êtes-vous rendus aux Escoumins?
On avait acheté l’usine qui était ici aux Escoumins, mais dont on n’avait pas les permis. Pour avoir les permis, on a acheté la poissonnerie de Benoit Tremblay à Portneuf-sur-Mer. C’est comme ça qu’on a pu transférer aux Escoumins. Vous connaissez l’histoire de l’incendie qui a eu lieu. Par la suite, on a reconstruit avec le restaurant aux Escoumins. À Portneuf, on a fait de gros investissements avec l’usine qu’on a transférée là.
La poissonnerie des Escoumins est d’ailleurs maintenant un incontournable sur la Haute-Côte-Nord quand on y passe!
Je pense que les gens apprécient les produits et c’est dur d’avoir plus frais! En plus, c’est sûr que quand tu te pars en affaire, tu dois foncer et avoir des projets. Il ne fallait pas rester tout petit comme on l’était avec la boucherie. Mais si on recule il y a 32 ans, je ne crois pas qu’on se voyait aussi gros que ça!

Et qu’est-ce que cela vous fait de voir cette évolution?
C’est touchant de voir que tu es parti de rien et que tu es rendu comme ça! C’est toujours agréable quand tu vois que les gens apprécient tes produits, surtout quand ça t’appelle de Montréal pour faire mettre des commandes sur l’autobus! J’ai déjà demandé à des clients pourquoi ils préféraient acheter leur poisson ici et un m’a répondu « Mme Gagnon, quand on a goûté à votre poisson, on ne peut plus s’en passer! »

Quelle serait votre plus grande fierté?
C’est sûr que c’est une grosse fierté de voir que tout s’est déroulé aussi vite que ça et qu’on en est rendus comme on est aujourd’hui. Je suis fière de cette réalisation.

Si vous aviez une baguette magique, quelle est la première chose que vous feriez?
Je vais vous avouer que j’ai tout ce que je veux. Je suis déjà très gâtée de la vie et j’apprécie tout ce qui se trouve autour de moi. Je ne demande jamais plus que ce que j’ai.

 

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