Le pont Alice Tremblay est inauguré

Par Shirley Kennedy 13 septembre 2016
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Alice Tremblay et Charles Jocelyn Deschamps devant l’affiche du pont à l’effigie de Mme Tremblay.

Lac-au-Brochet – C’est samedi matin le 3 septembre dernier sous un soleil radieux que les détenteurs de baux de villégiature du secteur des lacs au Brochet et Cabituquimats (TNO Lac-au-Brochet), ont célébré la perspicacité de l’une des leurs, Alice Tremblay de Colombier, en inaugurant le pont qui traverse la rivière Brochet à son effigie.

Il faut se rappeler que ce pont de 70 000 tonnes, situé à 118 miles au nord de Labrieville, était fermé depuis 2010 en raison de la vétusté de ses composantes qui le rendaient non sécuritaire.
Secondée par Charles Jocelyn Deschamps, avocat à la retraite et villégiateur, Alice Tremblay, qui possède un chalet dans ce secteur avec son époux Serge Imbeault, s’est donné le défi titanesque de cogner à toutes les portes afin que les instances gouvernementales se commettent dans la construction d’un nouveau pont.

Agissant comme desserte pour plus de 100 détenteurs de baux, le pont de la rivière Brochet était depuis 2010, affublé de l’étiquette « passage à vos risques ».

Des villégiateurs laissés à eux-mêmes

« Il faut comprendre que ce pont est la desserte de plus de 100 détenteurs de baux et par conséquent, des payeurs de taxes qui sont en droit de s’attendre à pouvoir se rendre sur leurs sites respectifs, explique Monsieur Deschamps. Depuis 2010, aucun ordre de gouvernement, municipalité ou MRC ne s’est préoccupé de gérer cette situation et ce, malgré l’instance de plusieurs villégiateurs préoccupés du danger et de l’urgence d’y remédier ».

En février 2015, le gouvernement a débloqué un fonds de 10 M$ sur l’ensemble du territoire du Québec, pour entre autres projets en forêts, celui de réparer ponts et ponceaux. « Le problème du fonds était que le gouvernement dégageait seulement 80 % du coût total des travaux, le 20 % restant étant à la charge de celui qui en faisait la demande, et le délai pour déposer la demande était très court », précise Charles Jocelyn Deschamps.

En route vers le pont Alice Tremblay

À moins de dix jours de la date butoir, Alice Tremblay de Colombier décide de faire bouger les choses et communique avec Monsieur Deschamps, dont le chalet se situe sur la rive ouest du lac Brochet, à moins de 5 km du fameux pont numéro 4 de la rivière Brochet. Tandis que Mme Tremblay mettait un temps fou à communiquer avec les détenteurs de baux de son secteur, Monsieur Deschamps tentait de convaincre la MRC de La Haute-Côte-Nord de déposer la demande et de se porter maître d’œuvre pour la reconstruction du pont. La MRC de La Haute-Côte-Nord a compris la situation et a aidé madame Tremblay en lui communiquant la liste des détenteurs de baux enregistrés dans le secteur nord du pont afin de lui faciliter la tâche.

La MRC a aussi posé un geste de solidarité en acceptant de défrayer la moitié du déficit des coûts réels de construction jusqu’à concurrence d’un plafond qui se situe sous la barre des 10 000 $. En bout de ligne, monsieur Charles Jocelyn Deschamps s’est vu contraint de faire la demande de prêt pour et au nom des détenteurs de baux. La demande fut acceptée, le prêt accordé et les travaux ont été confiés à l’entreprise Les Constructions S.R.V. des Bergeronnes et son directeur général Yvan Lessard.

Inutile de parler, selon M. Deschamps, des contretemps et des embûches rencontrés depuis un an en raison des pénuries de bois d’œuvre spécialisé pour ce type d’infrastructure, le côté positif demeure que le pont fut reconstruit et ouvert à ses utilisateurs depuis la mi-juillet 2016.

Régler la note

Reste maintenant à régler la note, problème auquel Monsieur Deschamps s’est attaqué depuis. Au moment d’écrire ces lignes, les coûts estimés du pont se situaient entre 125 000 $ et 150 000 $. Si les coûts demeurent à 125 000 $ il y aura un manque-à-gagner de 30 000 $ dont 20 000 $ ont déjà été récoltés par le duo Alice Tremblay-Charles Jocelyn Deschamps. « Le travail assidû de madame Alice Tremblay, dont la gentillesse et le verbe sont intarissables, a eu l’effet inespéré et surtout imprévu de rallier et regrouper tous les villégiateurs sous la tente d’une nouvelle grande famille soumise aux mêmes inquiétudes, aux mêmes besoins et aux mêmes buts », conclut M. Deschamps.

Pour les inquiétudes, les vols et le vandalisme des chalets passent au premier rang pour tous les villégiateurs, et ce, bien avant la destruction par le feu. Quant aux besoins, pour ne parler que des deux principaux, il y a celui d’un entretien raisonnable de la route depuis le 118 miles jusqu’au 155 miles, et celui du débroussaillage de cette portion.

Source: Charles Jocelyn Deschamps


 

Unis contre le vol et le vandalisme

Lac-au-Brochet – Dans la foulée des démarches visant à obtenir l’aide des paliers de gouvernement pour la reconstruction du pont de la rivière Brochet, les villégiateurs du TNO Lac-au-Brochet réunis en deux grandes assemblées générales, les 3 juillet et 3 septembre 2016, ont unanimement accepté de s’unir, afin de former une association pour protéger le territoire et leurs biens contre le vol et le vandalisme.

« Le but premier est de former une Association légale en vertu de la partie 1 A de la Loi sur les compagnies et un mandat à cet effet m’a été donné » explique l’avocat retraité Charles Jocelyn Deschamps. Vient en second lieu la protection du territoire contre le vol et le vandalisme. Déjà les moyens pour ce faire ont débuté (photos par caméra, photos par surveillance satellite, patrouilles régulières de brigadiers désignés, etc).

« Finalement, le troisième but est d’avoir une entité structurée et dynamique pour représenter ses membres dans toute action devant mener à bon terme ses buts et ses besoins » ajoute M. Deschamps.

C’est une première sur le territoire de la Haute-Côte-Nord, qu’un groupe de villégiateurs prenne en charge la protection du territoire, encadré bien sûr, par les instances concernées, telles que la Sûreté du Québec notamment. « Le projet de reconstruction du pont a vraiment donné lieu à une dynamique dans laquelle les villégiateurs sont désormais tissés serrés. Et tout ça grâce à ce petit bout de femme qu’est Alice Tremblay. Longue utilisation au pont Alice Tremblay », conclut Charles Jocelyn Deschamps.

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