Tourbières Lambert déroule son tapis rouge

Par Karianne Nepton-Philippe 19 octobre 2016
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Les Tourbières Lambert, division Côte-Nord, emploie environ 65 personnes à ses installations des Escoumins et Longue-Rive.

Les Tourbières Lambert, division Côte-Nord, emploie environ 65 personnes à ses installations des Escoumins et Longue-Rive.

Les Escoumins – L’équipe de la division Côte-Nord de Tourbières Lambert est dans la canneberge… jusqu’au cou. En fait, les employés des Escoumins et Longue-Rive ont vu rouge au cours du dernier mois. Une récolte fructueuse d’environ 250 000 livres qui ressemble à celles des années précédentes.

L’entreprise Tourbières Lambert est connue mondialement pour sa tourbe de première qualité de même que pour le bleuet. Cependant, les méthodes culturales de la canneberge sont davantage méconnues et étonnent encore par leurs procédés. Lancée à la fin du mois de septembre ou au début octobre, selon la température, la récolte se prolonge jusqu’à l’arrivée du gel au sol. Durant l’hiver les plants de canneberges sont protégés dans la glace afin d’éviter les dommages par le gel.

Les fruits sont ensuite vendus à des transformateurs québécois ou américains pour la deuxième transformation, soit pour la fabrication de jus, fruits séchés ou frais dans le but de confectionner des pâtisseries. Cependant, il est important de comprendre que le processus de récolte des canneberges est totalement différent de celui des bleuets. Le bleuet se récolte à sec à l’aide d’outils appelés peignes, mais pour la canneberge c’est possible seulement à faible échelle. La récolte de ce fruit est captivante : les employés inondent les bassins de culture avant d’utiliser une batteuse ou une herse spéciale qui permet de détacher le fruit de la vigne. Celui-ci est ensuite pompé dans les camions.

Un investissement minime

Bien qu’elle ne représente que 2 % du chiffre d’affaires des Tourbières Lambert, « la production de la canneberge est très importante et nous sommes un fournisseur de premier plan pour le Québec et les États-Unis », dit Claude Imbeault, directeur général de l’entreprise dont le siège social est situé à Rivière-Ouelle. En effet, la production de la canneberge requiert un investissement minime et génère davantage de bénéfices que le bleuet, car une fois implantée, cette dernière produira à tous les ans, trois fois plus que le bleuet sur un terrain beaucoup plus petit. « Le prix du bleuet a chuté de moitié en 2016 en raison de la récolte abondante. À 0,30 $ la livre, aucune compagnie qui paie des employés ne peut faire ses frais », mentionne le directeur général des Tourbières Lambert pour les succursales de Longue-Rive et Les Escoumins.

Impossible cependant, de connaître les détails financiers de l’entente qui lie les Tourbières Lambert et une compagnie américaine. « Ce sont des informations qui sont confidentielles », précise M. Imbeault.

Une entreprise pionnière dans le domaine

L’entreprise a débuté en 1992 alors qu’une poignée de producteurs opèrent dans la région des Bois-Franc. « Chez Tourbières Lambert nous sommes un des pionniers au Québec dans ce type de culture biologique, sans aucun pesticide, herbicide ou fertilisant chimique », affirme Claude Imbeault. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et voyant le profit et surtout la popularité grandissante du petit fruit rouge dont les vertus sont prouvées, plusieurs promoteurs se sont lancés dans l’aventure, propulsés par de gros budgets. « Et dans ce temps-là, la tourbe était le secteur principal de la Tourbière et la canneberge, un essai » de conclure le directeur général.

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