Micheline Boucher-Sirois remporte le 2e prix

24 octobre 2016
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Les lauréats en compagnie du jury et du président du Festival international de poésie, Gaston Bellemare (au centre) et à sa droite, Mme Boucher-Sirois.

Les lauréats en compagnie du jury et du président du Festival international de poésie, Gaston Bellemare (au centre) et à sa droite, Mme Boucher-Sirois.

Forestville – Micheline Boucher-Sirois de Forestville s’est démarquée au Festival international de poésie de Trois-Rivières, en décrochant le 2e prix et la bourse de 500 $ du concours Prix national de poésie pour les aînés. Mme Boucher-Sirois était précédée de Michèle Constantineau de Montréal, grande gagnante de ce concours.

Le jury était composé des poètes Christiane Dupont-Champagne et André Barette ainsi que de Gaston Bellemare président du Festival international de la poésie. Huit autres finalistes méritent une bourse de 100 $.

Quand on a lu son œuvre intitulée lors du récital de poésie tenu au Foyer de la salle J.A. Thompson de Trois-Rivières, notre lauréate s’est dite tout étonnée de réentendre ses mots et de les comprendre autrement.

Voilà qui donne tout à fait raison au fondateur de cet événement: «On a cherché souvent à nous faire comprendre la poésie avec notre seule intelligence, alors qu’on aurait dû nous aider à la ressentir », a dit Gaston Bellemare, fondateur du Festival international de la poésie de Trois-Rivières.

Micheline Boucher écrit depuis longtemps. Elle écrivait pour elle. Juste pour elle et parfois pour quelques amies. La poésie l’a prise dès ses études à l’École normale. Une enseignante l’encourageait à écrire. Mais voilà que la vie a pris le dessus : le travail, les amours, les enfants… Mais cela ne l’empêche pas vraiment d’écrire. Elle accumule des images, des idées, des mots … tout cela pris en gélatine dans sa tête de pioche et puis la débâcle vint au printemps dernier alors qu’elle remporta le prix littéraire Rachel-Saint-Louis remis au Festi-Livre de Bergeronnes.

Reconnue par ses pairs au Festival international de poésie de Trois-Rivières, elle y remporte le Prix national de poésie pour les aînés. Ça fait beaucoup en un an pour qui n’écrivait que pour ses tiroirs et quelques amies !

Mais quels sont les mots qui portent Micheline ? Je vous en dirai quelques-uns, moi qui ai eu la chance de fouiller ses tiroirs. Elle parle de nuit blanche : de nuit qui font la farandole ! Elle écrit ses peurs, ses joies…Le travail devient sous sa plume un esclavage choisi; la plage, un tapis; la nuit, un dur combat; sa mémoire, un tiroir …

Elle n’hésite pas à prêter vie à la nature (anthropomorphisme) et use de la répétition pour que s’inscrive dans ses créations un fil conducteur; on sent chez elle un devoir d’accompagnement face à son lecteur. Les rimes sont simples et varient souvent : croisées parfois, mais aussi suivies, ce qui inscrit un rythme plus lent à la lecture. Ce qui en somme, dans le poème lauréat, force à la lassitude.

Micheline parle de la peur avec les mots du fleuve, et d’espoir avec les mots des femmes de son âge. Elle espère créer un Cercle littéraire, publier ses poèmes, participer à d’autres festivals de poésie …

Grisaille

Le ciel s’est habillé de gris ce matin D’un voile de brume éthérée Il pleut aussi, une pluie fine, pleine de timidité Parfois, ouvrant son manteau Il laisse percer un éclat de soleil :

oh ! il va faire beau Mais il le referme aussitôt Le ciel s’est habillé de gris comme moi, ce matin Un temps plombé et morne, comme un chagrin Les nuages se renfrognent Se brisent, se détachent, incertains Mais le lourd ciel d’automne Se montre inhumain Le ciel s’est habillé de gris, ce matin Un ciel encombré de pluie et de crachin La brume s’est levée, enveloppant les champs voisins Et sur tout le chemin on n’y voyait plus rien Un paysage éteint Le ciel s’est habillé de gris ce matin Comme une peau de chagrin