La Société du pont sur le Saguenay sera entendue

Par Shirley Kennedy 2 novembre 2016
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Pierre Breton, vice-président de la Société du pont sur le Saguenay est positif en vue de l’audience publique, dans le sens où c’est la première fois que son organisation sera entendue. Il soutient que l’annonce de construction des grands traversiers n’a jamais fait l’objet de consultations publiques, comme ce fut pourtant le cas pour remplacer le traversier St-Siméon-Rivière-du-Loup. « Le fait que le premier ministre Philippe Couillard soit intervenu publiquement pour dire qu’il y a de sérieux problèmes au MTQ, jouera en faveur de la saga du pont sur le Saguenay », estime Pierre Breton.

Pierre Breton, vice-président de la Société du pont sur le Saguenay est positif en vue de l’audience publique, dans le sens où c’est la première fois que son organisation sera entendue. Il soutient que l’annonce de construction des grands traversiers n’a jamais fait l’objet de consultations publiques, comme ce fut pourtant le cas pour remplacer le traversier St-Siméon-Rivière-du-Loup. « Le fait que le premier ministre Philippe Couillard soit intervenu publiquement pour dire qu’il y a de sérieux problèmes au MTQ, jouera en faveur de la saga du pont sur le Saguenay », estime Pierre Breton.

Tadoussac – Les démarches des seize dernières années de la Société du pont sur le Saguenay n’auront pas été vaines. Après avoir lancé une pétition demandant des audiences publiques sur le projet de construction d’un duc-d’Albe (poteau d’amarrage) au quai garage de Tadoussac par la Société des traversiers du Québec, voilà que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) enclenche la démarche.

 

La première partie de l’audience se tiendra le 8 novembre. Elle fait suite à une rencontre d’information organisée par le BAPE, le 25 octobre dernier, à Tadoussac, afin de renseigner les intervenants du processus et du degré d’ouverture dont ils auront à faire preuve dans le cadre d’un mandat précis.

C’est une première oreille attentive prêtée à la Société du pont sur le Saguenay, tel que l’exprime le vice-président de l’organisation, Pierre Breton « pour la première fois depuis que la décision de construire deux gros traversiers pour remplacer les trois actuels a été prise en 2009, nous pourrons être entendus ».

L’audience publique se déroulera en deux parties. Le promoteur et les personnes-ressources convoquées répondront aux questions des participants pendant la première partie qui se tiendra le mardi 8 novembre dès 19 h à l’Hôtel Tadoussac. Ce qui permettra à la population et à la commission de s’informer sur le projet et de mettre en lumière tous ses aspects.

Deuxième partie

Lors de la deuxième partie de l’audience publique, la commission recueillera l’opinion et les suggestions du public. Elle entendra alors toute personne, tout organisme, tout groupe ou toute municipalité qui désire s’exprimer sur le projet, que ce soit sous forme de mémoire ou de présentation verbale. Cette seconde partie se tiendra au restaurant La Bolée à Tadoussac le mardi 6 décembre à 19 h.

Présent lors de la rencontre préliminaire du 25 octobre, Pierre Breton confirme que les commissaires ont rapporté que toutes les demandes d’audience ne portaient pas sur la construction d’un duc-d’Albe, on s’en doute. « Malgré cela et le mandat restreint qui leur est attribué, les commissaires semblent souhaiter faire preuve d’une grande ouverture », précise Pierre Breton.

Culture anti-régionale

Bien qu’il ne sache pas encore le rôle qui lui sera dévolu au nom de la Société du pont sur le Saguenay, puisque Micheline Anctil, présidente de l’organisme, sera probablement appelée à y assister à titre de préfet de la Haute-Côte-Nord, Pierre Breton entend y déposer un mémoire en sa qualité d’ex-président de la Chambre de commerce de Manicouagan. « Nous allons notamment expliquer enfin, que le ministère des Transports applique une politique interne anti-régionale en faveur de la métropole, selon une étude parue dans le rapport HMR datant de 1970, où il est mentionné qu’on doit éviter de bâtir et d’investir dans les régions. Le MTQ est devenu le vecteur anti-régional au Québec et c’est cela que nous allons expliquer aux commissaires, que depuis 40 ans, le MTQ entretient et applique une culture contre les régions du Québec » , dit M. Breton.

Étude contestée

Aussi, Pierre Breton fera la démonstration que l’étude produite par SNC Lavalin Genivar datant de 2009 « est remplie de faussetés ». Estimés à 860 M$ (2015), les coûts de construction d’un pont sur le Saguenay par SNC Lavalin Genivar, Pierre Breton affirme que des ponts se construisent aujourd’hui pour 250-300 M$. « Les deux grands traversiers coûteront 200 M$ et ne seront livrés qu’en 2018, ajoute-t-il. Ce seront 115 véhicules qui n’auront aucun espace de dépassement acceptable. Il est plus sécuritaire selon nous de rester à trois traversiers plus petits ».

Délai de la commission d’enquête

La commission d’enquête dispose d’un délai maximal de quatre mois pour accomplir son mandat. Le rapport du BAPE sera remis au plus tard le 6 mars 2017, au ministre du développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, David Heurtel. Celui-ci dispose par la suite de 60 jours pour rendre le rapport public.

Consultation de la documentation

Il est possible de consulter les documents relatifs au projet à la Municipalité de Tadoussac ou encore à la bibliothèque municipale de Tadoussac. L’ensemble du dossier est également disponible au bureau du BAPE à Québec ou sur le site Web de l’organisme sous la rubrique « mandats en cours ».

Le projet

La Société des traversiers du Québec (STQ) envisage la construction d’un duc-d’Albe au quai garage de Tadoussac pour l’accostage sécuritaire de deux nouveaux traversiers de plus grande envergure. Le coût des travaux est estimé à 1 million de dollars. Ces derniers permettraient, selon la STQ, d’augmenter la capacité d’embarquement de passagers et de véhicules ainsi que la vitesse des traversées. La STQ ajoute que ce projet vise à répondre à l’augmentation de l’achalandage du service de traversée et à éviter les accidents à proximité des sites de traverses de Tadoussac et de Baie-Ste-Catherine. Le duc-d’Albe serait constitué de quatre à six pieux d’acier soutenant un butoir en béton. Il serait aménagé à une vingtaine de mètres de l’extrémité sud-ouest du quai garage auquel il serait relié par une passerelle. Cette option serait la moins coûteuse, aurait le plus faible empiètement sur le milieu aquatique et requerrait le moins de matériaux. Elle ne nécessiterait aucun dynamitage, déboisement ou dragage. Les travaux débuteraient au plus tôt en mars 2017 selon un horaire de 24h/24, du lundi au vendredi, pour une période de 4 mois. Une barge serait utilisée pour la manutention des matériaux et le fonçage des pieux. Au total, 18 voyages de camions seraient nécessaires pour le transport des matériaux, du béton et potentiellement de sédiments.

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