Une histoire pas comme les autres

Par Shirley Kennedy 16 novembre 2016
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Le président du Club de la Baie de Tadoussac et trésorier mondial du Club des plus belles baies du monde (CPBBM) Bruno Therrien, en compagnie de Maria das Dores Meira, présidente du CPBBM et Simon Grenier, représentant de la Municipalité de Tadoussac.

Le président du Club de la Baie de Tadoussac et trésorier mondial du Club des plus belles baies du monde (CPBBM) Bruno Therrien, en compagnie de Maria das Dores Meira, présidente du CPBBM et Simon Grenier, représentant de la Municipalité de Tadoussac.

Puerto Vallarta – Le Club de la Baie de Tadoussac (CBT) a vu le jour à l’automne 2000. Préoccupés par le développement écotouristique de la région, les membres de cette association locale sans but lucratif, ont vu l’opportunité de supporter la municipalité de Tadoussac dont la baie est membre du Club des plus belles baies du monde depuis 1998

Fondé à Vannes en France en 1996 par Bruno Bodard (seul fondateur toujours membre actif), Michel Met et Hervé Laigo, le Club des plus belles baies du monde a été créé afin de permettre aux représentants de ces sites emblématiques, de confronter leurs problèmes et de partager les solutions de développement durable et de protection des baies. « La mer attire, les baies attirent, mais c’est un espace contraint, fragile », dit Bruno Bodard.

Première baie nord-américaine

Quelques mois plus tard, 25 représentants de baies sont convoqués à Londres où se tient le World travel market. « Une demi-heure avant de commencer, il n’y avait personne, se souvient Bruno Bodard. Finalement, on s’est retrouvés avec 16 représentants de baies autour de la table. C’est à ce moment que nous avons suggéré d’inviter d’autres baies à se joindre à nous. J’avais moi-même pensé à la baie de Tadoussac, puisque j’avais été frappé par un poster de la baie avec ce magnifique et majestueux hôtel Tadoussac. Cette photo m’avait vraiment impressionné. Il fallait que Tadoussac joigne notre réseau d’emblée ». La baie de Tadoussac fut donc la première baie nord-américaine à adhérer au Club des plus belles baies du monde.

En mars 1997 à Berlin, l’assemblée générale constitutive du Club est prévue à l’occasion du plus grand salon du tourisme mondial. L’un des fondateurs du CPBBM, Michel Met, en sera le président. Deux ans plus tard, le 2e Congrès mondial du Club des plus belles baies du monde est à Tadoussac, grâce au soutien de Guy Rousset, qui est alors directeur-général du Groupe Dufour. M. Rousset succèdera à Michel Met à la présidence du CPBBM.

Influence canado-québécoise

De culture, religions et ethnies différentes et parfois même à l’opposé, les représentants des plus belles baies du monde interagissent différemment entre eux. Souvent, les représentants sont des directeurs d’offices touristiques, maires ou délégués du pouvoir. Parfois, ce sont de hauts dirigeants de pays où les régimes politiques sont plus de droite voire même dictatoriaux. Il faut savoir faire preuve de diplomatie et d’ouverture. « Créer et diriger une organisation internationale est très complexe, convient M. Bodard. Mais nous sommes tous des gens de la côte et nous aimons vraiment notre rivage, nous sommes tous concernés par nos baies si fragiles. Nous pouvons parler le même langage, nous avons cette valeur partagée ».

Pourtant, Bruno Bodard convient que la relation avec Tadoussac est particulière. « Ils sont nos partenaires les plus fidèles depuis toujours. Et le Québec a influencé notre façon d’être. Nous avons laissé de côté le décorum et avons adopté la cordialité légendaire des Québécois ». Ainsi, les « Monsieur le ministre, Mon Général », ne sont plus d’usage au sein du CPBBM.

Depuis plusieurs années, le président du CBT, Bruno Therrien, occupe le poste de trésorier du CPBBM . Sympathique, pondéré et jovial, lui et sa conjointe Guylaine Désilets, entretiennent des liens d’amitiés sincères avec plusieurs membres du CPBBM. Bien que certains jeux de coulisses semblaient évidents pendant l’AGA du Congrès, les représentants de Tadoussac ont fait preuve d’une attitude positive et une ouverture d’esprit qui leur sert très bien.

L’avenir

Au terme du 12e Congrès mondial du Club des plus belles baies du monde, ce sont 41 baies qui font désormais partie de cette organisation internationale composée de représentants bénévoles. La présidente Maria das Dores Meira a partagé ses ambitions de pousser la machine afin que d’ici quelques années, 70 baies fassent partie du regroupement international.

La cotisation de chaque baie est fixée selon l’indice de développement humain (IDH) instauré par l’ONU (Organisation des Nations Unies) pour évaluer le développement humain des pays du monde. L’IDH se base sur trois critères précis: le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’éducation. Le chiffre d’affaires du CPBBM au terme de l’exercice financier 2015 est estimé à 98 273 euros (144 284 $).

En ce qui concerne le Club de la Baie de Tadoussac, sa cotisation des dernières années se chiffrait à 2 333 euros (3 433 $). Une somme qui est payée par la Municipalité de Tadoussac, qui jouit indiscutablement des retombées de la visibilité qu’offre le réseau du CPBBM. Satisfait de ce récent Congrès dans l’ensemble, le trésorier du CPBBM et président du Club local Bruno Therrien, affirme que sa Municipalité et même la région commencent à récolter les fruits du travail accompli depuis presque 20 ans. « Les contacts et les liens qu’on a créés au fil des années, nous rapportent une certaine reconnaissance aujourd’hui. Mais il n’y a rien de gagné. Il faut toujours continuer, ça n’arrêtera jamais. Mais de plus en plus, on se fait connaître et le Club des plus belles baies du monde a été instauré pour ça. C’est un travail de longue haleine mais nous avons de plus en plus une visibilité particulière. On se promène partout sur la planète et tout le monde connaît Tadoussac ».

En fait, les retombées sont majeures pour le tourisme à Tadoussac en comparaison avec l’investissement. Mandaté par la Municipalité de Tadoussac pour la représenter, l’agent de développement économique et chef d’escale Simon Grenier, a été entièrement pris en charge par la ville hôtesse du Congrès, Puerto Vallarta au niveau du logement et des repas. Seuls les déplacements de M. Grenier (frais de déplacements et billets d’avion), ont été défrayés à même le surplus généré par Escale Tadoussac-Haute-Côte-Nord. En ce qui concerne le président du Club de la Baie de Tadoussac Bruno Therrien, il a personnellement défrayé les coûts de son séjour à Puerto Vallarta. Son billet d’avion a été fourni par le Club des plus belles baies du monde. Sa conjointe Guylaine Désilets accompagnait M. Therrien à titre personnel.

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