C’est terminé!

Par Shirley Kennedy 3 août 2017
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Forestville – Les citoyens de la Haute-Côte-Nord ne bénéficieront plus de l’offre de services de l’École de conduite Tecnic à Forestville et Les Bergeronnes. En effet, les nouveaux propriétaires de Tecnic, Marie-Ève Joncas et Éric Lévesque de Baie-Comeau, se sont vu refuser à deux reprises la reconduction de la dérogation dévolue aux anciens propriétaires les autorisant à dispenser les cours en Haute-Côte-Nord. Une décision irrévocable de la SAAQ qui entraîne des pertes estimées à 100 000 $ par an pour les nouveaux entrepreneurs.

Les anciens propriétaires de l’École de conduite Tecnic, Monique Caron et Claude Martineau, détenaient depuis 2010, une dérogation de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), qui les autorisait à dispenser des cours théoriques et pratiques aux Bergeronnes et à Forestville.

Croyant que ce ne serait qu’une tecnicalité pour eux, les nouveaux propriétaires ont présenté une demande officielle de dérogation puisque celle-ci devient automatiquement caduque lorsqu’il y a vente. « On nous a refusé une première fois la dérogation, invoquant que cela serait déloyal envers la concurrence », ajoute Éric Lévesque.

Ainsi, si M. Lévesque veut que son entreprise offre des cours de conduite en Haute-Côte-Nord, il doit avoir un bureau d’affaires et un employé dédié au secrétariat à Forestville, aux Bergeronnes et à Baie-Comeau. « Après analyse, il s’avère que ce serait non viable. Je ne veux pas acheter une entreprise pour fermer les portes un an après », déplore-t-il.

N’y croyant pas, Éric Gagnon et Marie-Ève Joncas récidivent et déposent une deuxième demande de dérogation à la SAAQ. La réponse négative, reçue il y a deux semaines, est sans équivoque et « irrévocable ». « Nous avons tenté de leur expliquer qu’ils allaient pénaliser grandement les gens de la Haute-Côte-Nord mais cela n’a pas été suffisant semble-t-il », dit Éric Lévesque.

Depuis deux semaines, monsieur Lévesque invite les gens à se plaindre auprès de la SAAQ et de l’AQTR (Association québécoise du transport), afin que les critères soient revus au bénéfice de la population de la Haute-Côte-Nord, qui représente environ le tiers de la clientèle de l’École de conduite Tecnic. « La formule était parfaite et tout le monde y trouvait son compte. On louait un local à Forestville et aux Bergeronnes tandis qu’un instructeur y donnait la formation théorique alors que la monitrice donnait les cours pratiques en alternance une journée à Forestville et une journée aux Bergeronnes ».

Éric Lévesque espère que la SAAQ va revenir sur sa décision mais en attendant, certains clients de Forestville ont accepté de se rendre à Baie-Comeau. « Je sais bien que ce sont les gens des Bergeronnes qui sont les plus pénalisés là-dedans mais j’essaye de dépanner comme je le peux. Je trouve ça vraiment dommage que des parents appellent et me traitent de voleur, comme si tout ça était de ma faute. J’achète une auto-école reconnue et très respectée et je veux poursuivre la même offre que les anciens propriétaires. Nous ne voyions pas la possibilité que la dérogation soit refusée », conclut M. Lévesque.

Mise à pied…avant de commencer

Karen Bouchard de Forestville était extrêmement déçue au lendemain du deuxième refus de la SAAQ auprès de son futur employeur. En effet, Mme Bouchard devait débuter incessamment les cours pratiques aux Bergeronnes et à Forestville à titre de nouvelle monitrice de l’École Tecnic, en remplacement de Marie-Ève Boucher de Longue-Rive qui avait annoncé son départ quelques mois plus tôt. Un emploi en Haute-Côte-Nord qui s’envole. « Je suis dévastée. J’avais un nouvel emploi qui me correspondait enfin. J’avais rencontré pratiquement tous mes futurs élèves et j’avais hâte, même très hâte de commencer à former ».

 

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