Malgré le nouveau projet pilote – Action Chômage Côte-Nord réclame davantage

Par Shirley Kennedy 29 août 2018
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Line Sirois convient des bonnes intentions du gouvernement fédéral mais estime que ces mesures ne permettront pas d’éliminer le trou noir. Photo archives.

Line Sirois convient des bonnes intentions du gouvernement fédéral mais estime que ces mesures ne permettront pas d’éliminer le trou noir. Photo archives.

Forestville – Le projet pilote instauré par le gouvernement Trudeau le 20 août dernier à l’intention des travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière, reçoit un accueil mitigé de la part des groupes pour la défense des travailleurs et travailleuses concernés. Bien qu’ils saluent l’intention du fédéral, ce n’est pas suffisant selon eux, pour régler la problématique du trou noir.

Destiné au travailleurs et travailleuses de l’industrie saisonnière de 13 régions du pays dont 12 d’entre elles sont situées dans l’est du Canada et 5 au Québec, le projet pilote permettra aux travailleurs qui se qualifient comme saisonniers entre le 5 août 2018 et le 30 mai 2020, de bénéficier d’une période de 5 semaines de prestations supplémentaires.

Régions protégées
Pour Line Sirois, directrice d’Action-Chômage Côte-Nord, et présidente du Conseil national des chômeurs et chômeuses, « 20 semaines de chômage, 20 semaines de travail, pourtant il y a 52 semaines dans une année, on fait quoi les 12 autres semaines ? Il faut faire plus, faire travailler notre monde plus de 20 semaines c’est difficile chez-nous, c’est comme ça ».

Madame Sirois appréhende un exode massif des travailleurs de l’industrie saisonnière en Haute-Côte-Nord et réclame des mesures spéciales pour des régions comme la nôtre où l’industrie saisonnière est très importante. « Il y a beaucoup de travailleurs qui n’arrivent plus à se qualifier. Ils vont s’en aller. Ils ne sont pas paresseux comme le gouvernement voudrait nous le faire croire. Ils vont s’en aller en Gaspésie. Ils n’auront pas de misère en Gaspésie. Ça prend plus qu’un redécoupage, ça prend un statut particulier pour des secteurs spécifiques. Même si à Baie-Trinité tu es près de Baie-Comeau ou Sept-Îles, les gens vivent quand même le trou noir alors que le taux de chômage est de 30%. Il nous faut des mesures spéciales ».

Plan d’action
Contrairement à ceux qu’ils représentent, les groupes de défenses des travailleurs saisonniers ne chôment pas. Ils préparent activement un plan d’action qui sera mis en place avant la campagne électorale fédérale de 2019. « Nous allons frapper fort et nous voulons que le gouvernement reconnaisse le statut particulier des régions où l’industrie saisonnière prime ».

Appui
La députée bloquiste Marilène Gill dénonce la façon de faire du gouvernement Trudeau, qu’elle accuse de saupoudrage préélectoral. « Depuis le début de mon mandat, je défends bec et ongles les travailleurs de l’industrie saisonnière. Ça donne des résultats sur papier, on l’a vu au dernier budget, mais il faut constamment être aux aguets et rappeler au gouvernement quoi et comment faire. Ce n’est pas de l’argent pour de la formation qu’il faut à nos travailleurs ils sont déjà bien formés. Il leur faut des semaines de prestations supplémentaires. Ce n’est pas un projet pilote qu’ils souhaitent, car ça ne règle rien : ils veulent une solution permanente. Ce gouvernement montre qu’il méprise les régions et qu’il se désintéresse de leur développement » conclut la députée de Manicouagan par voie de communiqué.

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