Nouveaux traversiers – La Société du Pont sur le Saguenay déboulonne les arguments de la Société des traversiers du Québec
Marc Gilbert et Maxime Desmeules, respectivement président et vice-président de la Société du Pont sur le Saguenay. Photo Journal Haute-Côte-Nord
Tadoussac – La Société du Pont sur le Saguenay réagit aux affirmations de la Société des traversiers du Québec (STQ), conséquemment à l’arrivée du NM Armand-Imbeau II qui est actuellement en rodage à la traverse Tadoussac-Baie-Ste-Catherine. Selon Marc Gilbert, président de la Société du Pont sur le Saguenay, la STQ fait miroiter des faussetés à la population en tentant de lui faire croire que les nouveaux navires amélioreront la fluidité du service.
Marc Gilbert affirme que l’arrivée des nouveaux navires n’aura aucun impact pendant 80-90 % du temps d’opération de la traverse. Il estime en revanche, que durant la période de fort achalandage, les deux nouveaux traversiers déverseront sur la route 138, un nombre de véhicules similaires. « Sauf qu’ils seront en peloton de 110 au lieu de 70 tel qu’actuellement avec les trois traversiers », ajoute le nouveau président de la Société du Pont sur le Saguenay, précisant au passage que la route 138 n’est pas en mesure de gérer ce peloton de façon sécuritaire.
Arguments bidons ?
« Comment peut-on prétendre qu’on va augmenter la fluidité du trafic, alors que l’arrivée de ces plus gros traversiers va avoir pour effet d’accroître de 47 % l’effet « peloton », qui est à la base même du « syndrome de la traverse ? » s’interroge-t-il.
L’argumentaire de M. Gilbert est basé sur le mémoire qu’il a déposé lors des audiences publiques du BAPE tenues à Tadoussac en décembre 2016 concernant la construction d’un duc d’Albe au quai-garage de Tadoussac. « On ne nous consulte pas pour acheter des traversiers de 300 millions mais on nous consulte pour construire un duc d’Albe de 1 M$, trouvez l’erreur », déplore-t-il.
Plus encore, du côté de Tadoussac, les 110 véhicules seront confrontés à une seule voie à 50 km/h dans la côte, « un goulot », précise Marc Gilbert. Quelques kilomètres vers l’est, ils auront à traverser les travaux du secteur Sacré-Cœur-Les Bergeronnes (côte Arsène-Gagnon) dont la durée anticipée est de 4 ans. « Ça va prendre 100 km de distance parcourue avant que le peloton ne soit dissout. À ça, ajoutons les touristes qui admirent le paysage, les camions, ça va devenir exaspérant, il va y avoir des accidents, ce sera le désastre absolu », appréhende-t-il.
Marc Gilbert ajoute au passage, que sur une distance de 72 km, soit à partir de Baie-Ste-Catherine jusqu’à La Malbaie, seulement 10,8 km sont disponibles pour les dépassements légaux. À cela s’ajoutent les trois petites sections (sortie du traversier, à la rivière du Canard et à Cap à l’Aigle), où se trouvent des voies doubles pour le dépassement. « Le reste, c’est des petits bouts de 200-300 mètres où c’est difficile de passer. Si tu as deux véhicules, tu n’as pas le temps. C’est dramatique. En plus, ils essaient de nous faire croire qu’ils vont refaire la route », déplore le porte-parole de la Société du Pont sur le Saguenay.
Momentum
Marc Gilbert si dit emballé pour la fenêtre d’opportunité incroyable dont jouit le projet de construction du pont, grâce à la concertation de toutes les municipalités de la Côte-Nord et de Charlevoix, des communautés autochtones et bien sûr l’arrivée du nouveau gouvernement. « Pour une fois, tout le monde est impliqué de Charlevoix jusqu’à Blanc-Sablon. Que ce soit la Coalition Avenir 138, le Comité de liaison avec le bureau de projet et la Société du Pont qui est intégrée dans tout ça ».
L’amélioration de la route 138
Les récents développements entre le Québec et le Labrador sont extrêmement encourageants pour la suite des choses estime Marc Gilbert. « Les deux provinces ont enterré la hache de guerre et travaillent pour ouvrir le marché de l’énergie. Avec le prolongement de la route 138, ce serait une belle manière de coopérer et de négocier des projets d’électricité. Avouons que le contexte politique est favorable et que ça pourrait faire un beau projet pour la CAQ ».
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