Les dunes de Tadoussac obtiendront-elles leur statut de « parc »?

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Les dunes de Tadoussac, un territoire unique dont le statut ne fait pas l’unanimité. Photo courtoisie Ève Beaulieu

Les dunes de Tadoussac, un territoire unique. Photo courtoisie Ève Beaulieu

Tadoussac – Le dossier des dunes de Tadoussac est de nouveau d’actualité. Le maire de la localité Charles Breton, a promis d’en faire l’un des enjeux prioritaires de l’administration municipale en 2019. Cependant, les controverses à propos de ce territoire convoité ne datent pas d’hier. Voici donc un bref historique des différentes polémiques entourant la propriété des dunes.

En 2013, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) propose l’agrandissement du Parc national du Fjord-du-Saguenay en y ajoutant plusieurs secteurs, notamment celui des dunes de Tadoussac. Cette suggestion, loin de faire l’unanimité parmi la population du village concerné, a donné lieu à bien des débats.

Tout commence en 1984, lorsque M. Molson, propriétaire de ce terrain, en fait don au gouvernement. D’après le maire de Tadoussac, Charles Breton, et tel que stipulé dans le document préparé par Marilyne Gagné, ex-conseillère municipale, dans l’acte de donation, il est écrit « qu’il est expressément convenu entre les parties que la présente donation est faite sous la condition expresse que les terrains servent uniquement comme parc public ».

Cette même année, messieurs Molson et Beattie vendent d’autres terres au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Celles-ci deviennent ensuite la propriété du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Le territoire des dunes est destiné à devenir un parc.

Afin d’agrandir l’espace, le MFFP effectue des offres d’achat aux propriétaires des terrains connexes. Certains vendent de leur plein gré, les autres sont expropriés en 1991.

Divergence d’opinion

Bien que la Société des établissements de plein air du Québec (SÉPAQ) effectue quelques travaux d’aménagement, les dunes n’obtiennent jamais le statut de parc national, ce qui fait en sorte que l’organisation n’investit pas autant que la population l’aurait souhaité. Cela entraîne une certaine « perte de confiance » de la part des citoyens.

En 2013, lors de la concertation publique présidée par Jean Paradis, la population est mitigée et, compte tenu de la trop grande divergence d’opinion, plusieurs demandent un « temps mort » afin de poursuivre les discussions et en arriver à un consensus. La Municipalité demande donc un délai de deux années supplémentaires.

Gestion partagée, la solution?

Quatre ans plus tard, en 2017, un comité consultatif est mis en place afin de déterminer l’issue du projet. Celui organise une rencontre d’information pour les citoyens afin de leur présenter différentes avenues possibles. L’une des propositions, presque unanime, suggère de diviser le territoire en deux: une partie serait dirigée par la SÉPAQ, l’autre par la Municipalité. Évidemment, les citoyens obtiendraient la gratuité sur tout le territoire, la partie « municipale » offrirait différentes activités non permises par la SÉPAQ et cela permettrait une surveillance constante afin que soient enrayés les bruits, les campings illégaux et les feux de camp.

Cependant, pour diverses raisons, l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement municipal a mis un frein à l’avancement du dossier. Le maire, M. Breton, envisage toutefois de remettre un comité en place bientôt et souhaite vivement l’aboutissement de ce projet. À suivre.

Sara Brisson
Collaboration spéciale