La mort de la fillette de Granby fait grimper les signalements à la DPJ

Par Nassima Bennaceur 5:00 AM - 31 mai 2019
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La direction de la protection de la jeunesse de la Côte-Nord a rapporté lors de la séance du conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord il y a deux semaines, que les appels de signalement ont considérablement augmenté depuis le drame de la petite fille de Granby.

La directrice de la protection de la jeunesse de la Côte-Nord (DPJ), Marlene Gallagher, a affirmé durant cette séance que c’est la première fois que le centre recevait des appels anormalement élevés de signalements après le drame de la petite fille de 7 ans à Granby au début du mois.

Plus de 16 appels par jour en moyenne ont été enregistrés, la population a décidé de faire une différence et d’agir. Rappelons que les signalements sont strictement anonymes.

« Toutes les fois où il y a eu un drame, on a vécu ça l’année passée dans la région de Sept-Îles, il y a eu une hausse des signalements, mais maintenant, il y a comme un éveil de la conscience collective, c’est la première fois qu’on vit une situation où les signalements sont aussi élevés », a confié Mme Gallagher.

Cet évènement a tiré la sonnette d’alarme. Les vingt DPJ de la province se sont mis en alerte pour tenter de trouver des mesures pour sécuriser tout le monde. Il a aussi fait prendre conscience aux familles qu’il était temps d’agir en pensant que tout le monde peut faire une différence.

« Une accumulation de drames, des fois ça prend plusieurs évènements pour dire stop, les gens ont commencé à appeler la DPJ, ça a pris cette ampleur-là au Québec. », ajoute-t-elle.

Représailles

D’autres appels que des signalements surviennent sur la ligne téléphonique, à savoir des commentaires ou des critiques peu élogieuses à l’égard des employés et de la DPJ.

Certains employés, malgré qu’ils soient fiers de ce qu’ils font, ils évitent tout de même de dire qu’ils travaillent là de peur d’être mal accueillis où d’avoir des représailles.

« C’est difficile au quotidien pour eux, mais on n’est jamais gagnants aux yeux du public, l’important est de faire son travail, les membres de mon personnel ont même été interpellés sur la place publique pour recevoir des opinions sur la DPJ », précise-t-elle.

Marlene Gallagher est actuellement en déplacement dans plusieurs villes du territoire afin d’aller rencontrer son personnel pour livrer un message de confiance dans leur compétence et le travail qu’ils exécutaient et enfin tenter d’améliorer les choses en prenant des mesures pour que ce genre de drame n’arrive jamais sur la Côte-Nord.

Ne pas attendre

« Si on pense qu’il y a des choses à améliorer, n’attendons pas les résultats des enquêtes policières, mettons-nous en action. Le but est de ce centrer sur notre mission première qui est les enfants », a-t-elle lancé.

Mme Gallagher ajoute qu’elle reste ouverte aux propositions d’amélioration, mais dans une approche constructive qui vise à aider les enfants et faire une différence, car ça reste la priorité.

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