Incompréhension à la Chambre de commerce

Par Johannie Gaudreault 4:02 PM - 19 mai 2020
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Julie Tremblay et Carol Girard, présidente et directeur de la Chambre de commerce HCN. Photo : Archives

Les dirigeants de la Chambre de commerce Colombier, Forestville, Portneuf-sur-Mer et Longue-Rive (CFPL) sont tombés en bas de leur chaise à la suite de l’annonce du CISSS de la Côte-Nord sur le report du déconfinement de la région au 31 mai.

« C’est avec un sentiment de fierté bien senti que nos membres s’étaient préparés à un retour à un semblant de vie normale pour le 18 mai. Même si nous étions pleinement conscients que ça ne se bousculerait pas aux portes, le déconfinement nous apportait au moins l’espoir que nous nous dirigions vers des jours meilleurs », a souligné Julie Tremblay, présidente de la Chambre de commerce CFPL.

Certains entrepreneurs avaient même rappelé des employés au travail. « C’est décevant pour les travailleurs, mais leur santé et sécurité demeurent la priorité. Nous étions prêts pour le 18 mai et nous le serons encore le 31 mai », poursuit Mme Tremblay.

Les motifs de la décision transmis par la Santé publique ne fait pas de sens pour le directeur de la chambre de commerce et entrepreneur, Carol Girard. La directrice adjointe par intérim, Dyane Benoît, a mentionné, en point de presse le 13 mai, que le CISSS voulait laisser plus de temps aux citoyens et entreprises pour se préparer et bien adopter les consignes sanitaires afin qu’elles deviennent comme un « réflexe ».

La Chambre de commerce CFPL attend un retour du CISSS de la Côte-Nord au sujet des raisons qui ont motivé sa décision.

« Nous aimerions également avoir des informations sur le déroulement des prochaines semaines afin de préparer le déconfinement graduel du 31 mai », monsieur Girard.

Impacts économiques
Même s’il admet que la santé sera toujours prioritaire sur l’économie, le copropriétaire et directeur général du restaurant le Danube bleu et de l’hôtel EconoLodge de Forestville, Renato Marino, désespère de revoir sa clientèle touristique.

« J’ai 30 % de baisse de revenus depuis les deux mois de confinement et j’ai 90 % de mon personnel au chômage, indique-t-il pour illustrer l’ampleur de la crise pour son entreprise. Ce qui me chicote, c’est que le gouvernement dit se fier à la Santé publique, mais pourtant, tout va bien du côté de la propagation du virus sur notre territoire. »

La question des raisons qui ont poussé les autorités sanitaires est revenue sur la table. « Les statistiques vont en faveur de la réouverture de la région. C’est un mauvais message envoyé aux gens de l’extérieur, qui sont notre principale clientèle pendant la saison estivale. C’est quoi le pourcentage de considération du gouvernement pour la Côte-Nord? Nous sommes les derniers à rouvrir », de lancer M. Marino.

Ouverture de la pêche

Quant à Patrice L’Heureux, propriétaire du commerce Pronature à Forestville, il attend avec impatience le déconfinement de la région.
« Dans mon cas, je vis beaucoup plus du tourisme que de la clientèle locale. Il faut que les touristes recommencent à rentrer. Je suis prêt à les accueillir, tout en limitant la propagation de la COVID-19 », affirme-t-il.

Le commerçant a dû fermer ses portes six semaines, ce qui lui a fait perdre beaucoup de ventes. Tout juste avant l’ouverture de la pêche dans les zecs, il a installé tout le matériel recommandé par les autorités sanitaires, comptant accueillir ses premiers touristes de la saison le 18 mai.

« Ça ne peut pas rester de même. Même les clients appellent pour nous dire qu’ils ont hâte de venir nous voir. On n’a pas le choix de respecter les consignes », conclut M. L’Heureux qui se dit confiant de pouvoir servir les premiers pêcheurs le 31 mai.

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