Le CNM Évolution de retour en mer

Par Johannie Gaudreault 8:00 AM - 10 juin 2020
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Courtoisie

Le CNM Évolution, traversier reliant Rimouski et Forestville, a terminé sa saison un mois à l’avance l’an dernier en raison d’un bris à la transmission du navire. Il revient en force cette année, pour sa 23e saison après des travaux de 400 000 $, dont la moitié a été financée par un programme du gouvernement du Québec.

À compter du 18 juin, le traversier prendra la mer à raison de deux allers-retours par jour, et ce, jusqu’à la mi-juillet, à l’exception des mardis et mercredis lors desquels il restera à quai.

À partir du 15 juillet, trois allers-retours seront effectués chaque jour, selon le calendrier diffusé sur le site Web du CNM Évolution. « Les réservations débuteront une semaine avant la première traversée. Nous ouvrirons alors le bureau », confirme le propriétaire du traversier, Hilaire Journault, qui embauche une vingtaine d’employés chaque saison.

Mesures sanitaires

La pandémie de la COVID-19 force M. Journault à instaurer de nouvelles mesures sanitaires. « Le nombre de passagers par traversée sera réduit de moitié, alors nous ne pourrons dépasser 75 clients à la fois, illustre-t-il. Ça ne fera pas une grande différence puisque je serais bien heureux d’atteindre ce nombre à chaque traversée. »

Transports Canada recommande également aux exploitants de traversiers et de navires à passagers d’informer les clients lors de l’achat d’un billet et avant l’embarquement qu’ils devraient porter un masque quand ils ne sont pas en mesure de maintenir une distance physique suffisante avec les autres passagers, de demander à un membre de l’équipage de lire une annonce sur les mesures d’hygiène et d’effectuer des examens de l’état de santé pour chaque passager avant l’embarquement pour les voyages de plus de 30 minutes, entre autres.

Iniquité

Le propriétaire du CNM Évolution estime qu’il existe une iniquité entre les aides transmises aux traversiers du Saint-Laurent. « Le traversier de Matane cumule des milliards de pertes chaque année et le gouvernement continue de l’aider. Nous, comme entreprise privée, nous n’avons le droit qu’à 50 % du montant des travaux effectués », déclare Hilaire Journault.

Ce dernier mentionne qu’une subvention équivalant à 20 % par passager serait d’une grande aide pour les traverses comme la sienne. « Qu’il nous remette un montant de 10 $ par passager et il assurerait la continuité du service pour les années à venir », ajoute-t-il. Pour 30 000 passagers, par exemple, il recevrait une subvention de 300 000 $. « Ce serait suffisant», selon l’homme d’affaires matanais.

Le remboursement de la moitié des coûts des travaux du navire demeure toutefois essentiel pour le propriétaire du traversier Rimouski-Forestville. « Sans cette subvention, j’aurais lâché le bacul. C’est réellement bon pour nous. Une chance qu’on a ça », exprime-t-il.

Même s’il est aujourd’hui âgé de 76 ans, Hilaire Journault n’a pas l’intention de prendre sa retraite. « Je m’entête à continuer parce que je trouve que c’est une des meilleures places pour effectuer des traversées. Nous ne sommes pas en marée, nous pouvons avoir un horaire fixe et offrir un temps de traversée très rapide. »

Étude

M. Journault est toujours en attente des résultats de l’étude menée par la Société des traversiers du Québec sur l’avenir des traverses du Saint-Laurent, en collaboration avec le ministère des Transports du Québec.

« L’étude est avancée, mais pas encore terminée; la STQ travaille actuellement sur les recommandations qu’elle livrera au gouvernement, comme prévu dans le mandat qui lui a été confié », précise Alexandre Lavoie, responsable des relations publiques à la STQ.

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