Éclaircissements pour les coupes de bois illégales

Par Shirley Kennedy 12:00 PM - 30 juin 2020
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Cette carte fournie par la Ville de Forestville, indique le lieu des coupes, l’emplacement de la source d’eau potable et des bassins, ainsi que l’écoulement approximatif de l’eau et des pentes. Photo : Archives

Des précisions s’imposent concernant l’article en page frontispice de l’édition du 17 juin intitulé Forestville-La source d’eau potable menacée. Le cliché en une représente le lac Forest, qui n’est pas la source d’eau potable de la Ville, celle-ci se trouvant plus basse que le site de la 2e coupe illégale situé sur la 9e rue. D’un autre côté, la Sûreté du Québec infirme l’information dévoilée lors du point de presse de Forestville tenu le 15 juin, à l’effet que son organisation avait été saisie du dossier afin de retrouver le ou les coupables.

Le directeur général de la Ville de Forestville, Richard Duguay, précise que le surplus d’eau qui n’est pas capté par les bassins de la Ville, se déverse dans le lac Forest, situé en aval de la source d’eau potable (voir carte).

Toujours concernant le 2e site de coupe, celui-ci a été défriché à la fin de l’automne 2019, affirme M. Duguay. À la suite de ce déboisement, « ce sont environ 25 m X 5 m de la pente qui ont décroché, forçant des avis d’ébullition en raison de l’embrouillement de l’eau. »

Environ 50 arbres matures ont été coupés dans une pente très escarpée sur un terrain appartenant à la Ville. À la base de cette pente, se déversent de tous côtés, 3 ou 4 ruisseaux souterrains.

Quant au site de la 1re coupe, il est adjacent au seul chemin d’accès à la source et aux installations d’eau potable de la Ville, qui est en fait le prolongement de la 2e rue.

Le directeur général de Forestville évoque des arbres matures qui ont été coupés sur une superficie de 30 m X 30 m, sur un terrain tout aussi abrupte que le site de coupe de la 9e rue et appartenant également à la Ville.

« Si le chemin décroche, la Ville perdra son seul accès à la source et aux installations », conclut-il.

Enquêtes

Le 26 juin la Sûreté du Québec affirmait au Journal, qu’elle n’était pas dans le dossier. La sergente Nancy Fournier nous référait à la Ville pour connaître plus de détails.

Lors du point de presse dénonçant ces actes illégaux, la mairesse Micheline Anctil avait affirmé que son administration municipale avait fait appel à la Sûreté du Québec ainsi qu’à tous les ministères concernés.

Par courriel le 29 juin en après-midi, le directeur général de Forestville, Richard Duguay, indiquait qu’il était entré en communication avec la Sûreté du Québec à la fin du mois de mai. « Nous lui avons transmis toutes les informations que nous détenions afin qu’elle puisse se saisir du dossier », a-t-il confirmé.

Toujours le lundi 29 juin, par l’entremise de sa directrice des communications pour l’est du Québec, Catherine Thibeault, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a confirmé que ce dossier ne cadrait pas dans son champ d’intervention et qu’il n’avait reçu aucun signalement quant aux coupes de bois illégales.

« Après vérification, les faits reprochés se situent en territoire municipalisé. On n’est pas sur les terres du domaine de l’État, ce n’est pas à nous de faire respecter la loi », a dit Mme Thibeault.

Quelques minutes plus tard par courriel, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, confirmait que son ministère avait été interpellé le 2 juin 2020 par la municipalité de Forestville pour des travaux de déboisement illégal en bordure du site de prélèvement d’eau et du bassin d’eau potable de la municipalité.

« Le ministère a informé la municipalité que la seule réglementation s’appliquant à une telle situation concerne les travaux de déboisement réalisés dans la bande riveraine du lac, mais qu’il revient à la municipalité d’intervenir en application de sa réglementation et de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, puisque les travaux ont été réalisés à des fins privées », a écrit le porte-parole Daniel Messier.

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