Producteur de bleuets de troisième génération

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 8 septembre 2020
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Keven Emond est accompagné de sa conjointe Mélanie St-Laurent dans son aventure entrepreneuriale. Les voici dans l’usine de transformation qui est installée dans l’ancienne église à Longue-Rive, avec les paquets Les Bleuets du Nord.

Keven Emond de Longue-Rive est littéralement né dans le domaine de la production de bleuets. La passion pour ce petit fruit bleu s’est transmise de génération en génération dans sa famille paternelle. Depuis 2016, il travaille d’arrache-pied pour démarrer sa propre entreprise, sa bleuetière.

Le Longue-Rivois d’origine œuvre sur les chantiers de construction nord-côtiers depuis plusieurs années, mais il attend toujours la saison des bleuets avec impatience.

En 2016, il a débuté la vente du petit fruit en provenance de son terrain en production, avec sa conjointe Mélanie St-Laurent.

« On a commencé dans un abri tempo derrière la maison à Portneuf-sur-Mer. Par la suite, on a acquis un garage et depuis deux ans, nous sommes installés dans l’ancienne église à Longue-Rive où on opère une usine de transformation avec l’aide de neuf employés », raconte Keven Emond, au discours visionnaire.

Son parcours entrepreneurial n’a pas été de tout repos, mais le couple était prêt à affronter les défis.

« Il y a une saison, on a perdu 100 % de notre récolte. C’est décourageant, mais ça pousse à se dépasser, et à aller plus loin l’année d’après », affirme le producteur, qui a investi temps et argent dans sa passion.

Chaque année, de nouveaux investissements ont été réalisés faisant en sorte qu’aujourd’hui la bleuetière s’autofinance et « sera possiblement rentable pour une première fois cette année ».

« On a installé des systèmes d’irrigation dans les champs, acheté des équipements pour augmenter la production, acquis un camion réfrigéré et engagé du personnel pour nous aider. »

Et ce n’est pas terminé. Cette année, la COVID-19 a retardé quelques projets, dont l’aménagement de chambres froides et l’installation d’un deuxième processeur à bleuets, de plus grande dimension.

« On a de la demande de notre acheteur, alors on a doublé notre production cette année et on veut doubler encore l’an prochain », dévoile le producteur.

La bleuetière longue-rivoise produira donc 70 000 livres de petits fruits cette année, comparativement à 30 000 livres en 2019.

Tout ce qui est récolté est revendu. Aucun fruit ni résidus ne sont jetés à la poubelle. Les bleuets les plus mous sont vendus à un producteur de confiture. Les feuilles et brindilles sont aussi réservées à un autre acheteur. « On revalorise toutes les parties de notre récolte », confirme M. Emond.

Une autre option qui est envisagée par l’entrepreneur est d’ajouter la production et vente de canneberges. Il s’agit d’un autre petit fruit qui pousse en Côte-Nord, dont « on peut se servir des mêmes équipements et procédés de préparation à la vente que pour les bleuets ».

La récolte est toutefois plus tard, soit après celle du petit fruit bleu, ce qui prolongerait la saison de l’entreprise et de ses employés. « C’est un investissement qui pourrait être très bénéfique à long terme », selon le producteur.

Entreprise familiale

En plus d’impliquer sa conjointe, Keven Emond a la chance de compter sur une relève avec sa fille Kimberly qui adore transporter les boîtes de bleuets du haut de ses quatre ans. Le petit Christopher, âgé bientôt d’un an, contribuera certainement à l’entreprise familiale lui aussi.

« Mon père travaille fort pour ma bleuetière malgré ses 74 ans. Il m’aide énormément et j’en suis très reconnaissant. »

Pour le moment, on peut se procurer Les Bleuets du Nord (nom du produit de la Bleuetière Keven Emond) seulement à Montréal. Mais, l’entreprise est présentement en démarche afin de vendre ses produits aux épiceries locales.

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