Protéger la baleine noire

Par Johannie Gaudreault 9:00 AM - 21 octobre 2020
Temps de lecture :

Photo Renaud Pintiaux

Lorsqu’une espèce aussi vulnérable et précieuse que la baleine noire de l’Atlantique Nord est signalée dans l’estuaire du Saint-Laurent, une zone qu’elle fréquente très rarement, le Réseau québécois d’urgences pour les mammifères marins (RQUMM) met en place des actions de conservation et de protection.

C’est ce qui s’est produit à la fin du mois de septembre. Dès que la présence de la baleine noire a été confirmée aux abords du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, le RQUMM a contacté Pêches et Océans Canada qui a procédé à la fermeture des zones de pêche situées à proximité.

« Si la majorité des activités de pêches étaient déjà terminées dans le secteur, les pêches utilisant du matériel qui pourrait poser un risque d’empêtrement, comme la pêche au turbot et la pêche au buccin, ont été suspendues temporairement », dévoile le site baleinesendirect.org.

Côté navigation, un avis à la navigation marchande a été émis. Bien qu’il existe déjà une zone de ralentissement volontaire à 10 nœuds dans le secteur où la baleine a été observée, Parcs Canada a élargi la zone et a rappelé aux capitaines l’existence de cette mesure.

« Un avis aux capitaines de croisières d’observation a également été envoyé, afin de les sensibiliser à la présence de cette baleine et à l’importance de naviguer lentement en sa présence », soutient-on dans l’article publié en ligne et rédigé par Laure Marandet.

Ces différentes mesures de protection dynamiques font partie d’un plan de protection fédéral mis en place depuis quelques années dans le Saint-Laurent afin de protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord, une espèce en voie de disparition particulièrement sensible aux collisions et aux empêtrements.

Ces mesures sont régulièrement mises en œuvre dans le golfe, mais étaient activées pour la première fois dans l’estuaire.

La baleine noire de l’Atlantique Nord nommée Wolf a été observée 11 jours d’affilée entre Tadoussac et Les Escoumins, avant de disparaitre, probablement repartie en direction du golfe. La présence d’au moins une deuxième baleine noire a été confirmée durant cette période dans le même secteur.

Grâce aux observations quotidiennes des croisiéristes, aux photographies et aux survols aériens menés par Pêches et Océans Canada, le RQUMM a pu renouveler régulièrement ses alertes et ses consignes.

« Après plusieurs jours sans aucun signalement, quand il a semblé raisonnable de penser que les baleines avaient quitté la zone, les restrictions temporaires ont enfin pu être levées », est-il confirmé.

Il ne reste à l’heure actuelle qu’environ 400 baleines noires de l’Atlantique Nord, ce qui en fait l’une des espèces de baleine les plus menacées dans le monde, selon baleinesendirect.org.