Le personnel professionnel du cégep de Baie-Comeau lance un cri du cœur

Par Julien-Pierre Desmeules-Paré 11:00 AM - 30 mars 2021
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Les membres de la SPPCBC étaient présents en cette froide journée de mars afin de revendiquer de meilleures conditions de travail pour offrir de meilleurs services aux étudiants.

Le Syndicat des professionnelles et professionnels du cégep de Baie-Comeau (SPPCBC) tenait une première journée de grève le mardi 30 mars devant l’établissement d’enseignement. C’est un cri du cœur qui est lancé en faveur d’une négociation pour de meilleures conditions de travail.

Depuis presque un an, le personnel professionnel du cégep de Baie-Comeau opère sans contrat de travail. « Depuis plus d’un an, le SPPCBC négocie avec le gouvernement, mais il n’y a pas d’avancée sur nos tables de négociation », explique Émilie Dupras-Langlais, présidente de la SPPCBC.    

Le hasard faisant parfois mal les choses, cette période de négociation est survenue au même moment que la pandémie de COVID-19. « On a demandé, au début de la pandémie, d’arrêter les négociations parce qu’on vivait une pandémie. Le gouvernement nous a demandé de négocier », fait-elle savoir en ajoutant que le syndicat « a diminué de moitié les demandes salariales à cause du contexte de la pandémie ».

Plusieurs points sont revendiqués par le SPPCBC, dont de l’aide pour la rétention, l’attraction et la valorisation des emplois. « Ce qu’on souhaite le plus, c’est que les parties s’assoient à la table et négocient de bonne foi », précise André-Anne Provençal, vice-présidente du SPPCBC.

La difficulté à recruter du personnel compétent est un des principaux problèmes que vivent les cégeps du Québec, selon Mme Provençal. Elle rappelle que les étudiants sont les premiers à souffrir des conséquences des mauvaises conditions de travail des membres du SPPCBC.

La concurrence du privé est également une réalité avec laquelle doit jongler le syndicat. « Présentement, travailler au privé c’est plus payant pour bien des gens avec des conditions qui dépassent ce qui s’offre dans les collèges », dit la vice-présidente, qui ajoute que « les gens qui sont ici souhaitent travailler dans la fonction publique, on a cœur ce qu’on fait, mais on veut un contrat de travail qui nous permet de le faire ».

Selon le syndicat, un rattrapage salarial sera nécessaire en plus d’ajouter de la flexibilité au niveau de la coordination et des primes. « Douze cadres d’emploi sur 19 ont été dévalués lors de la dernière négociation », exprime Mme Provençal.

Fait à noter, jusqu’à cinq journées de grève ont été votées et acceptées à 94 % par les membres. Les autres journées de grèves ne seront pas consécutives, mais elles seront choisies au moment le plus opportun selon le SPPCBC.

Les représentantes souhaitent que cette première journée de grève porte ses fruits. « On a l’impression que ça apporte des changements. Ce soir (mardi), on a des rencontres qui sont prévues avec les présidents des six centrales syndicales et la présidente du Conseil du Trésor. Il va y avoir aussi d’autres rencontres, alors on espère que ce soit la dernière journée de grève », concluent-elles.  

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