Laurence Jalbert, en toute intimité

Par Johannie Gaudreault 2:00 PM - 13 juillet 2021
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Laurence Jalbert présentera les classiques de son répertoire lors de son spectacle au Pavillon des arts de Forestville le 20 juillet. Photo : Courtoisie

C’est dans le cadre de la tournée estivale du ROSEQ que Laurence Jalbert présentera son spectacle En toute intimité le 20 juillet au Pavillon des arts de Forestville. Avec la complicité de son guitariste Yves Savard, elle revisitera les plus grands succès de son répertoire.

Même si son dernier album est consacré à l’univers de l’artiste Nana Mouskouri, ce n’est pas celui-ci qu’elle amène sur scène pour sa tournée estivale.

« C’est l’été, les gens sont en vacances, il n’y a pas de stress, je veux garder ça léger. Avec Yves, on va refaire des chansons qu’on a faites ensemble, il y a plusieurs années », dévoile Laurence Jalbert, en entrevue au Journal Haute-Côte-Nord.

L’artiste originaire de la Gaspésie connaît bien les routes du Québec, dont celles de la Côte-Nord. « Ça fait 45 ans que je me promène sur la route. J’adore venir sur la Côte-Nord, c’est comme chez nous, la même nature, le même parler », soutient-elle.

Elle a d’ailleurs participé au circuit d’été du ROSEQ il y a quatre ans et ce fut « la plus belle tournée de sa vie ».

« Je suis arrivée brûlée, mais très heureuse, admet l’auteure-compositrice-interprète. Les paysages sont tellement beaux et j’aime aller à la rencontre des gens. Quand j’ai eu la proposition de devenir porte-parole de cette édition, j’ai tout de suite accepté. Mais, je sais à quoi m’attendre, alors je vais apporter barbecue et glacière pour manger dans le camion. »

Comme bien des artistes, Laurence Jalbert s’est ennuyée de son public pendant les mois de confinement engendrés par la pandémie.

« J’ai fait des spectacles virtuels, des ciné-parcs, mais on a besoin de voir du monde, de voir les yeux des spectateurs au moins. Pour ma part, j’espère qu’on ne reviendra pas là », avoue-t-elle.

Depuis mars, elle a recommencé à monter sur les planches. À sa première représentation post-pandémie, elle a pleuré à chaudes larmes.

« Les gens se sont levés debout et je me suis mise à brailler. Eux aussi, ils sont contents, les spectateurs, de pouvoir aller avoir leurs artistes. L’énergie qu’on dégage dans un spectacle, c’est irremplaçable », soutient l’artiste.

Nana Mouskouri

En septembre 2019, Laurence Jalbert lançait son plus récent album Au pays de Nana Mouskouri. Elle qui avait renoncé à produire d’autres disques, elle n’a pas pu passer à côté de ce projet émergeant de Mario Pelchat.

« On a le même gérant et c’est lui qui m’a parlé du nouveau projet à Mario. Je lui ai aussitôt dit que c’était moi qui devais faire ce projet-là. Ma mère, qui a quitté ce monde il y a 22 ans, chantait Nana Mouskouri sans arrêt. Je ne la voyais qu’une journée par semaine parce qu’elle travaillait beaucoup. Et cette journée, elle faisait du ménage et de la popote en chantant ces chansons », raconte Laurence Jalbert, précisant au passage que c’est pour sa mère qu’elle chante.

En plus des ventes excellentes en ces temps où les disques ont de plus en plus de difficulté à trouver preneurs, l’album Au pays de Nana Mouskouri a connu des critiques dithyrambiques.

« Je suis très contente parce que j’avais peur qu’on ne voit pas de lien entre Laurence Jalbert, auteure-compositrice-interprète, et un album de reprises de chansons », laisse tomber la Gaspésienne.

Violence conjugale

En avril, dans la foulée des nombreux féminicides qui se sont produits au Québec, Laurence Jalbert a révélé avoir été victime de violence conjugale pendant plus de 10 ans.

« Ça m’a pris deux mois à me préparer avant de faire ma sortie publique. Je me suis entourée d’avocats, d’Ingrid Falaise, de mon équipe en plus de mes amis et de ma famille », divulgue-t-elle.

Trois mois plus tard, elle est toujours en paix avec sa décision.

« Il fallait que je le fasse pour aider d’autres femmes à s’en sortir et je ne regrette pas du tout. Depuis ce jour, j’ai eu beaucoup de témoignages d’hommes et de femmes qui me disent merci pour avoir mis des mots sur ce qu’ils/elles vivaient. »

Tous ces témoignages, la chanteuse les garde précieusement dans son cœur. Même si elle continue de consulter un psychologue « parce que 10 ans de violence ça ne s’efface pas en criant ciseau », Laurence Jalbert « va mieux ».

« Quand tu as une face connue, tu as des responsabilités. Aider les autres victimes de violence conjugale est devenue une mission, je l’avoue », conclut-elle.

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