Élections municipales à Colombier : « un fiasco indescriptible » selon le candidat à la mairie Max Brisson

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 7 Décembre 2021
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Le candidat défait à la mairie de Colombier, Max Brisson, a fait parvenir une plainte au Directeur général des élections le 30 novembre. Photo : Archives

Alors que trois candidates défaites aux élections municipales de Colombier ont dénoncé des irrégularités dans le processus électoral le 17 novembre, le troisième candidat à la mairie, Max Brisson, s’ajoute aux dénonciations et porte plainte lui aussi au Directeur général des élections (DGE) qualifiant ces suffrages de « fiasco indescriptible ».

C’est dans un document de six pages, dont le Journal a obtenu copie, que le candidat défait a transmis sa plainte le 30 novembre.

« De tous les candidats, je suis probablement celui qui a le moins de chance de tirer profit de cette contestation. Cependant ma raison est bien autre que personnelle. Si je conteste ce processus, c’est par souci du bien commun, par respect pour chaque individu et pour redonner une nouvelle image à notre petite localité qui pourrit et se meurt tranquillement », mentionne-t-il.

M. Brisson, qui possède 40 ans d’expérience dans le milieu municipal puisqu’il a œuvré pour trois municipalités à titre de directeur général, directeur des travaux publics et inspecteur en bâtiment, reproche notamment à la présidente d’élection de ne pas avoir tenu son rôle.

« Pendant ces deux jours de procédure, la présidente d’élection n’est intervenue en aucun moment pour régler quelque litige que ce soit et ils ont été nombreux. Ceux-ci étaient réglés par les scrutateurs et les secrétaires des bureaux du scrutin et parfois même par les représentants de candidats. La présidente d’élection ne semblait nullement consciente de la charge de travail et des responsabilités qui lui incombaient de par la loi et de par la fonction pour laquelle elle avait été nommée », explique-t-il.

Le candidat à la mairie, qui a obtenu 17 % des votes, note également des bévues au niveau du personnel électoral. Selon lui, la loi précise que la présidente d’élection se doit de nommer son personnel électoral et doit s’assurer qu’ils ne sont pas frappés par quelques interdictions prévues par la loi, qu’ils sont intègres et impartiaux pendant toute la durée de cette procédure électorale.

« Pourquoi pratiquement tous les officiers nommés par la supposée présidente d’élection étaient des membres de la famille ou des amis personnels de la directrice générale démissionnaire de la Municipalité de Colombier et candidate au poste de maire à la présente élection? », s’interroge Max Brisson.

Vote par anticipation

Le vote par anticipation, qui s’est tenu dans le secteur de Saint-Marc-de-Latour, suscite aussi des questionnements. Selon la plainte formulée par Max Brisson, une personne n’étant pas sur la liste électorale n’en a été informée qu’après être passée derrière l’isoloir. Celle-ci était native de la municipalité et inscrite sur la liste électorale lors des élections précédentes.

« La présidente d’élection lui a refusé le droit de vote par assermentation. Pourquoi n’a-t-elle pas été arrêtée à la porte par la présidente d’élection qui vérifiait le droit de vote et l’identité des citoyens ou encore informée par les officiers du scrutin qu’elle n’était pas sur la liste? Avant de lui remettre son bulletin de vote, les officiers du scrutin ne sont-ils pas obligés de vérifier si cette citoyenne était sur la liste électorale? », se demande le plaignant.

Le jour même du vote par anticipation, le candidat à la mairie s’est informé au DGE à savoir si le vote par assermentation était autorisé.

« On m’a confirmé que oui, selon le bon vouloir du président d’élection, déclare-t-il. Or, il est du devoir du président d’élection de s’assurer que tous ceux qui ont le droit de vote puissent l’exprimer dans le secret et la confidentialité. »
Max Brisson se questionne donc sur les raisons qui ont poussé à refuser le droit de vote par assermentation à « plus de 30 citoyens qui figuraient sur les listes permanentes du DGE au cours des élections précédentes et qui respectaient toutes les conditions qui les rendaient habiles à voter ».

« Que s’est-il passé lors de la révision de la liste électorale qui est sous surveillance du président d’élection? Les noms ont-ils été enlevés par mégarde ou volontairement? », ajoute-t-il.

Dépouillement

Le dépouillement du scrutin n’a pas non plus été réalisé dans les règles, selon la plainte du candidat défait. Le nombre de votes rejetés qui n’a pas été indiqué sur le site du DGE et le total de bulletins rejetés élevés contribuent aux craintes de Max Brisson.

« Nous avons 66 bulletins rejetés et plus d’une trentaine de personnes habiles à voter qui se sont vues retirer leur droit de vote par la présidente d’élection, ce qui fait un total de près de 100 citoyens qui ont été brimés dans leur droit d’exprimer leur choix pour des raisons partisanes, malhonnêtes et inacceptables dans une démocratie comme la nôtre. Ce manquement a contribué sans le moindre doute, à modifier les résultats de l’élection, et ce, possiblement pour tous les postes en nomination », écrit-il.

Finalement, pour tous ces motifs, Max Brisson demande au DGE de procéder à des vérifications en profondeur du processus électoral à Colombier et de prendre les mesures qui s’imposent pour corriger la situation.

« Je souhaite vivement qu’une analyse des bulletins de vote par anticipation soit réalisée », conclut le plaignant.

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