Budget provincial : le maire Montigny jubile, le député Ouellet moins enthousiaste

Par Charlotte Paquet 11:24 AM - 23 mars 2022
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Le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, se dit comblé par les investissements prévus pour l’hydrogène vert et les biocarburants dans le budget provincial dévoilé hier.

Yves Montigny jubile au lendemain de la présentation d’un budget provincial dans lequel la filière de l’hydrogène vert et les bioénergies occupe une belle place, avec une enveloppe de 100 M$ sur quatre ans pour des infrastructures de production et de distribution, en plus de 52,4 M$ en crédits d’impôt.

Le maire de Baie-Comeau n’a jamais caché que la priorité de son deuxième mandat, c’est le développement du secteur des énergies alternatives et de la métallurgie verte. Les investissements prévus dans ce secteur jumelés au potentiel de la Côte-Nord ne peuvent que lui être bénéfiques, croit-il.

« Je suis convaincu qu’on va avoir une longueur d’avance sur plein d’autres régions », a mentionné M. Montigny, en faisant référence, entre autres, au lancement du centre d’innovation et d’inclusion dans les énergies alternatives, au projet d’hydrogène vert de Hy2gen ainsi qu’à la forêt et ses résidus à transformer.

Si Baie-Comeau a déjà été une ville de papier, elle est maintenant une ville d’énergie, se plaît à dire l’élu qui voit grand pour la transformation des résidus forestiers en biocarburants. Des biocarburants qui, ajoute-t-il, pourraient aussi faire le bonheur en Europe, où la demande surpasse l’offre, à partir du port en eau profonde de Baie-Comeau.

Dans d’autres aspects du budget du ministre des Finances, Éric Girard, le soutien à l’enseignement supérieur et à l’accueil des étudiants étrangers sourit aussi au maire Montigny. « C’est le fun parce qu’on sent qu’il y a vraiment une volonté de développer l’enseignement supérieur en région. On le voit, c’est déjà commencé », a-t-il rappelé en parlant de l’importance de l’économie du savoir.

À demi-teinte

Le député Martin Ouellet déborde moins d’enthousiasme à l’analyse du budget. Il parle d’une « satisfaction en demi-teinte ».

Oui, des opportunités sont à saisir pour la région dans le domaine forestier, notamment au chapitre de l’aménagement de chemins multiressources, la récolte de bois affectés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette et pour la modernisation chez les entrepreneurs forestiers, assure le représentant de la circonscription de René-Lévesque.

Il garde cependant des réserves au sujet des investissements pour les biocarburants, craignant que les projets de la Manicouagan, axés sur la biomasse solide, ne puissent se qualifier contrairement au projet d’huile pyrolytique à Port-Cartier. « Je peux me tromper. Il s’agira de voir dans la programmation gouvernementale qui va suivre. »

Les 234 M$ inscrits au budget pour le transport aérien régional le laissent aussi sur sa faim d’une certaine façon. « Je n’ai pas encore de solution. Je ne sais pas comment Baie-Comeau sera mieux traitée en matière de vols, de fréquence et de prix. L’argent semble être là, il reste à voir la solution préconisée par le gouvernement et l’impact que ça aura pour chez nous, à Baie-Comeau », a souligné M. Ouellet.

Il voit toutefois d’un bon œil la reconduction de l’aide offerte au transport interrégional pendant la pandémie, tout en espérant que cela permettra aux transporteurs de remettre en place l’ensemble de leurs circuits. Il y a aussi le maintien de programmes d’aide destinés à l’industrie touristique qui est prometteur, selon lui.

En somme, Martin Ouellet considère que le budget présente du potentiel pour la région et qu’elle pourra en bénéficier. Sinon, ajoute-t-il, ce sera son travail de faire comprendre au gouvernement que sa programmation doit tenir compte des enjeux régionaux.

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