Club sportif des Bouleaux Blancs : moins de membres, plus de dépenses

Par Johannie Gaudreault 2:00 PM - 17 janvier 2023
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Le relais du club sportif des Bouleaux Blancs des Escoumins est unique sur la Côte-Nord, selon le vice-président Jimmy Boulianne. Photo : Courtoisie

Une légère diminution de membres et une hausse des dépenses pour l’entretien des sentiers et du relais, c’est ce avec quoi doit conjuguer le Club sportif des Bouleaux Blancs des Escoumins cette saison. C’est pourquoi il a rappelé l’importance des cartes de membre sur ses réseaux sociaux.

« La direction du Club sportif des Bouleaux Blancs Les Escoumins avise les motoneigistes que seulement les membres ayant leur droit d’accès de la FCMQ (Fédération des clubs de motoneigistes du Québec) sont admis à l’intérieur du relais du club et dans nos sentiers », pouvait-on lire sur la page Facebook de l’organisme le 28 décembre.

Une publication qui ne visait pas à créer des conflits, mais plutôt à sensibiliser les utilisateurs. « On n’est pas là pour se chicaner ni pour jouer à la police. Mais si les gens ne collaborent pas à moyen et long terme, on ne sera plus capable d’offrir ce service aux touristes et aux motoneigistes locaux et régionaux », déplore le vice-président du club, Jimmy Boulianne.

Même si le club escouminois est « en bonne santé financière », il n’en reste pas moins qu’il en coûte plus cher pour opérer ses installations, ce qui cause une problématique si les revenus continuent de baisser.
« Juste en diesel, on en dépense au moins 15 000 litres par saison et le prix a doublé. Le propane, lui, nous coûte environ 12 000 $ », divulgue M. Boulianne.

C’est sans compter les autres dépenses comme les assurances (8 500 $), le permis de bar, l’Internet et les différents frais fixes. Par chance, l’organisme existe depuis suffisamment longtemps pour ne pas avoir de créances. « Les deux surfaceuses sont à nous autres et le relais aussi. »

Récemment, un évaluateur est venu évaluer le relais et le montant a été fixé à 480 000 $ », indique le vice-président ajoutant que le club célèbrera ses 50 ans cette année.

Le relais, dont la réputation n’est plus à faire, est situé à environ 25 kilomètres de la route 138. « On est unique sur la Côte-Nord. On ne peut pas y accéder en automobile, il faut absolument une motoneige, et on n’a pas l’électricité. On est donc équipé de génératrices », décrit Jimmy Boulianne, qui est impliqué au sein de l’organisme depuis 12 ans.

Il est indéniable que le relais est le fleuron du Club sportif des Bouleaux Blancs. « Les pionniers ont toujours eu la fierté d’avoir une place de rencontre », mentionne M. Boulianne en soulignant le travail d’une cinquantaine de bénévoles il y a quelques années, pour rénover et mettre au goût du jour le relais qui est ouvert sept jours sur sept à partir de 8 h durant toute la saison.

En termes de sentiers, le club s’occupe du surfaçage d’environ 280 kilomètres pour près de 500 membres, en moyenne lors des années avant COVID.

« Cette saison, on a une cinquantaine de membres en moins. On a vendu 439 cartes de membre », précise le vice-président. La sensibilisation sur Facebook a convaincu sept personnes d’acheter leurs droits d’accès aux sentiers.

Le club ne peut pas compter sur la présence policière pour vérifier si les motoneigistes ont en main leur carte de la FCMQ, à l’exception de quelques fois par année.

Il y a donc des patrouilleurs formés par l’organisation escouminoise. Toutefois, l’opérateur embauché pour le relais, n’a pas le mandat de procéder à ce type de vérification.

Motoneigiste depuis de nombreuses années, le vice-président du Club sportif des Bouleaux Blancs a vu augmenter le trafic dans les sentiers aux Escoumins.

« On croise beaucoup plus de motoneiges qu’avant, constate-t-il. On trouve donc important de sensibiliser aussi à la conduite prudente. Les véhicules sont plus performants aussi. C’est plus facile de faire de la vitesse, mais il faut être prudent. »

Un nouveau mode de financement

Depuis quatre ans, les clubs de motoneigistes du Québec ont le choix d’adhérer à un nouveau mode de financement. À partir du 1er juillet 2023, ce ne sera plus une option. Tous devront le faire, soit les 44 restants sur 197.

La FCMQ a entrepris plusieurs phases d’un projet pilote permettant d’ajuster le portrait financier des clubs de motoneigistes pour ainsi offrir une formule équitable et satisfaisante. Dans le cadre du nouveau système, les clubs pourront bénéficier de nouvelles bonifications de financement permettant d’assurer leur bon fonctionnement.

« Avant, on recevait 170 $ par carte de membres vendues localement. Désormais, on obtient 200 $ du kilomètre reconnu, ce qui veut dire 127 km dans notre cas, 85 $ de l’heure pour surfacer nos sentiers locaux (280 km) et 50 $ par carte de membre. Ces montants vont peut-être augmenter quand tout le monde aura rejoint le nouveau système », précise Jimmy Boulianne.

En offrant un système de financement équitable, la FCMQ veut assurer la pérennité de l’activité motoneige. « Par ce nouveau système, nous favoriserons l’entraide et la concertation des clubs au niveau régional afin que les motoneigistes demeurent au centre de nos actions », affirme Réal Camiré, président de la FCMQ, par communiqué.

Le vice-président du Club sportif des Bouleaux Blancs, Jimmy Boulianne. Photo : Courtoisie

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