Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent : un nouveau bateau pour étudier le phoque commun

Par Johannie Gaudreault 6:00 AM - 7 juin 2023
Temps de lecture :

Un nouveau bateau de recherche sillonnera le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent jusqu’en juillet. Photo courtoisie

Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent pousse plus loin ses recherches sur le phoque commun. Sa collaboration avec la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk lui permettra de dénombrer les phoques et les chiots dans l’estuaire moyen et l’estuaire maritime pendant 10 semaines. 

Il s’agit de secteurs de forte présence de l’espèce, selon les résultats du suivi aérien mené par Pêches et Océans Canada, qui ont inspiré la définition de l’aire à être couverte par les recherches.

« Étant donné que les phoques communs naissent au début de l’été, entre mai et juillet, le suivi couvrira cette période clé pour le rétablissement de cette population », précise Marie-Sophie Giroux, gestionnaire des relations externes à l’unité de gestion du Saguenay–Saint-Laurent chez Parcs Canada. 

Celle-ci rappelle que le projet est complémentaire au suivi du phoque commun effectué dans le fjord du Saguenay avec la SÉPAQ depuis une quinzaine d’années. 

Des suivis des phoques et des échoueries auront donc lieu entre Tadoussac et Les Escoumins ainsi qu’autour des îles du Bas-Saint-Laurent. « Ces suivis s’effectuent de trois à quatre fois par semaine, idéalement chaque secteur sera visité trois fois d’ici début juillet », informe Mme Giroux.

Ce projet vise principalement à documenter la présence du phoque commun, une espèce résidente du parc marin, mais celle d’autres espèces de phoques sera également notée. 

Parallèlement au suivi de la population de phoques, un suivi sur la distribution des oiseaux marins s’effectuera. Les équipes souhaitent connaître la présence et la distribution de certaines espèces d’oiseaux pélagiques comme le fou de Bassan, la sterne arctique et la mouette tridactyle.

« Les deux premières espèces sont des espèces touchées par les changements climatiques. La grande présence de fous de Bassan dans l’estuaire l’été peut indiquer un manque de nourriture à proximité de la principale colonie à l’île Bonaventure dans le golfe du Saint-Laurent », explique la porte-parole. 

« La sterne arctique est quant à elle sur la liste des espèces en péril et le parc marin est une aire importante pour la migration de celle-ci », poursuit-elle. 

Finalement, une caractérisation des organismes marins sera réalisée avec l’aide d’une caméra vidéo stéréoscopique appâtée, une méthodologie et un équipement développé par Pêches et Océans Canada, « pour acquérir une meilleure connaissance sur la composition des fonds marins dans l’habitat essentiel du béluga ».

Plus précisément, pendant une période de 90 minutes, la caméra qui est déposée sur le fond marin filme l’ensemble des organismes visibles dans son objectif. Ces organismes sont attirés par les appâts rattachés à la caméra. La caméra sera déployée dans plusieurs secteurs à des profondeurs allant jusqu’à une centaine de mètres. 

« Puisqu’il s’agit d’un projet pilote et que les suivis seront effectués pour la première fois cet été, la durée du projet pourrait varier selon les besoins et les conditions météorologiques. Puis, aussi, comme il s’agit de projets pilotes, nous testerons d’abord les méthodologies avant de déterminer la suite pour les années à venir », fait savoir Marie-Sophie Giroux.

Partager cet article