La DPJ Côte-Nord vient à bout de sa liste d’attente

Par Emy-Jane Déry 6:00 AM - 21 juin 2023
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Photo Pixabay

La Direction de la protection de la jeunesse Côte-Nord a réussi à donner des services à tous les enfants qui se trouvaient sur sa liste d’attente, une première dans la province, dans un contexte où elle comptait encore plus de 170 noms cet automne. 

Chaque établissement a une capacité d’enfant qu’il peut traiter par semaine, en fonction du nombre de postes qu’il a. Sur la Côte-Nord, c’est 22. C’est la capacité « théorique ».

Elle ne tient pas compte du fait qu’il y a une trentaine de postes vacants au sein de l’organisation, donc qu’on manque de bras sur le terrain.  

« S’il nous entre 100 dossiers par semaine, nous n’avons pas la capacité de répondre et c’est là qu’on accumule notre attente », a illustré Nadia Denis, directrice de la DPJ Côte-Nord, depuis environ un an. 

Il est important de dire que, peu importe le contexte de pénurie de main-d’œuvre, ou du nombre d’enfants sur la liste d’attente, les « Code 1 », les cas les plus graves, en danger, sont toujours vus. 

En action

Pour passer de 172 situations-enfants en attente en août dernier, à son zéro théorique (environ 22 dossiers) dans les dernières semaines, la gestionnaire a mis en place un plan d’action. 

« Quand on a présenté la situation aux gestionnaires et aux équipes, tout le monde a mis la main à la pâte et ça a donné un résultat plus rapide que ce que je pensais », a dit Mme Denis. 

De nombreuses solutions à moyen et long terme ont été mises en place. D’abord, on réévalue l’urgence de chacun des enfants de la liste, toutes les semaines. 

On a aussi ouvert des postes d’intervenants qui peuvent aller dans le milieu et diriger les familles vers des services appropriés, mais qui ne sont pas donnés par la DPJ.

Les partenaires comme les CLSC et les organismes communautaires entrent en ligne de compte. 

« Si les parents acceptent les services, la DPJ peut se retirer et le signalement ne sera pas retenu », a expliqué Mme Denis. 

On accueille également des stagiaires dans le cadre du Programme d’intégration graduel à la pratique. 

À partir de leur première année d’université et pendant trois étés, ils viennent travailler à la DPJ Côte-Nord. 

“ Tranquillement, ils apprennent la pratique dans des tâches qu’on peut leur déléguer et ça les mets dans le bain de c’est quoi la DPJ ”, dit Mme Denis. 

Ça fonctionne. Sur une douzaine qui ayant pris part au programme, six ont été embauchés comme professionnel au terme de leurs études en 2022-2023. 

Malgré la réussite, Nadia Denis, qui compte 28 ans d’expérience au sein de la DPJ, sait qu’il faut demeurer prudents. 

« Rien ne dit que dans un mois, ou deux, nous n’aurons pas un peak de signalements et des intervenants qui quittent », a-t-elle souligné. « Il faut être à l’affût constamment et demeurer vigilants. »

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