Lutte difficile contre les plantes exotiques envahissantes

Ce danger qui nous guette

Renaud Cyr 11:10 AM - 12 septembre 2023
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Photo Courtoisie

La renouée du Japon, ennemie numéro 1 des tables à pique-nique.

La Côte-Nord est peu touchée par les plantes exotiques envahissantes, comparativement à d’autres régions. Pour l’instant. Puisqu’afin que la situation de notre région demeure enviable, il faut miser sur la prévention.

La chargée de projet au Comité ZIP de la Rive Nord de l’Estuaire Valérie Desrochers a identifié 4 espèces de plantes envahissantes sur le territoire, dont deux qui ne sont heureusement pas très communes.

La berce du Caucase, une plante de 2 à 3 mètres de haut qui peut être distinguée par sa couronne de petites fleurs blanches et qui peut être nuisible pour la santé humaine, a seulement été observée à Baie-Comeau.

De son côté l’herbe à poux demeure également peu répandue, et des efforts de sensibilisation ont été menés pour informer les citoyens des MRC de Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord.

« On n’a pas fait beaucoup d’efforts là-dessus pour le moment, mais on a travaillé avec les MRC pour des dépliants pour expliquer ses effets et sa reproduction », détaille la chargée de projet.

Les deux trouble-fêtes

La renouée du Japon et le roseau commun sont les espèces qui prennent de l’ampleur le long du fleuve Saint-Laurent et des routes. Bien qu’elle soit agréable à regarder, la renouée du Japon est redoutablement envahissante et peut prendre racine à cause des citoyens qui la font pousser sur leur propriété, ce qui leur cause quelques maux de tête par la suite.

« Elle est plus populaire au niveau de l’esthétisme que d’autres plantes, et ce qui arrive parfois, c’est que la plante se reproduit avec le transport lorsque des gens l’utilisent chez eux à des fins décoratives », explique Valérie Desrochers.

L’équipe du comité a d’ailleurs effectué des interventions au parc Schmon et à la plage Champlain à Baie-Comeau, mais la chargée de projet insiste que ces interventions sont coûteuses et peu fréquentes.

« Ça prend beaucoup de temps et d’argent pour mener à bien ces travaux sur de grosses colonies », indique-t-elle.

C’est pourquoi la chargée de projet mise sur la prévention et la sensibilisation au lieu de l’éradication.

Se renseigner avant d’agir

« Nous ne sommes pas encore capables d’arriver avec une solution clé en main pour gérer ces plantes, et nous effectuons encore des tests de notre côté pour savoir ce qui pourrait être fait de manière définitive », laisse-t-elle entendre.

Le roseau commun présent le long des routes et des autoroutes, tout comme la renouée du Japon, ne présentent pas de risques pour la santé humaine, mais finissent par être le seul élément visible d’une portion du paysage, limitant la vue sur le fleuve par exemple.

Si un citoyen est aux prises avec des problèmes de plantes exotiques envahissantes sur son terrain, le mieux est de contacter le comité ou sa MRC.

Toutefois, l’internet reste une bonne porte d’entrée pour des pistes de solution, car le comité peut « aider des citoyens, mais seulement jusqu’à un certain point », rappelle Valérie Desrochers.

« On peut toujours le mentionner à la municipalité, mais elle n’aura peut-être pas toutes les informations sur la manière de procéder, comme un échéancier des travaux et à quel moment les faire », indique-t-elle.

La situation pour la Côte-Nord est toutefois encourageante. « Pour l’instant, la Côte-Nord reste quand même une région où les plantes exotiques envahissantes ne sont pas omniprésentes. Elles commencent à se répandre, et c’est pour ça que c’est important de sensibiliser les gens », conclut la chargée de projet.

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