Anticosti à l’UNESCO: Dépaysement et émotion pour la préfète de Minganie à Riyad
Courtoisie Meggie Richard
Élue en juin, la préfète de la MRC de Minganie Meggie Richard ne s’attendait pas à ce que son nouveau titre la mène jusqu’à Riyad quelques mois plus tard. Membre de la petite délégation sommée de représenter l’île d’Anticosti au 45e Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, Mme Richard confie avoir vécu de grandes émotions le 19 septembre, quand l’île d’Anticosti a fait son entrée sans faux pas dans la grande famille du patrimoine mondial.
Une vague de fierté l’a envahie lors de l’annonce. “J’étais extrêmement fière et très émotive à la pensée de la communauté d’Anticosti qui était à distance, mais qui écoutait et attendait ce moment! Je me sentais privilégiée d’être là pour elle, avec beaucoup de respect et d’humilité… J’avais le goût de pleurer!”, racontait-elle à peine quelques heures après ce moment historique. C’est à elle qu’avaient été confiés les quelques mots de remerciements, qu’elle a livrés avec aplomb malgré l’émotion. “C’est impressionnant, surtout quand tu sais le travail que ça représente!”
Jamais elle n’aurait cru visiter l’Arabie saoudite, mais elle a de bon gré pris la place de la mairesse Hélène Boulanger, qui a choisi de vivre ce moment auprès de ses concitoyens.
“Je ne m’imaginais pas de me retrouver a Ryad, c’était une surprise et un honneur! Que Mme Boulanger soit sur place avec la population était important”, estime-t-elle.
Saluer le travail collectif
Meggie Richard est éberluée par la somme de travail abattue par l’équipe qui a produit le dossier de candidature. “Le travail par l’ensemble de l’équipe est exemplaire! Si on n’a pas eu de questions lors du comité, c’est parce que le dossier était impeccable, mené par des gens extrêmement compétents”, dit-elle. Elle évoque notamment le directeur scientifique André Desrochers, une sommité dans son domaine.
“La municipalité, la MRC, les communautés d’Ekuanitshit et de Nutashkuan: c’est un beau travail de collaboration! Il faut le reconnaître, il y a eu de longues étapes depuis 2017. Mais là, c’est le début de la nouvelle ère pour Anticosti. Et elle pourrait tout changer!”, croit-elle fermement.
Il faudra être capable de supporter l’achalandage qui viendra avec ce nouveau statut.
“Ce sera beaucoup de travail. On ne parle pas d’une destination très développée. Oui, il y a la pêche, la chasse, mais là, on par de développement touristique, scientifique. Ce sera toute une aventure pour mettre en valeur tous ces atouts. Il faudra que nos partenaires soient au rendez-vous tout comme les gouvernements provincial et fédéral, pour développer des infrastructures.”
Avec cette nomination, Anticosti devient, selon Mme Richard, “un pilier du développement régional.”
“C’est une opportunité d’aller chercher une clientèle internationale pour toute la Côte-Nord. On voit plein d’opportunités d’affaires dont le développement d’une navette fluviale qui pourrait faire la Côte-Nord et la Gaspésie, qui viendrait créer une boucle touristique vraiment intéressante. Un circuit comme ça pourrait changer le paysage de la Côte-Nord au point de vue touristique! C’est bénéfique pour tout le Québec, mais tout d’abord, pour le désenclavement d’une communauté!”
Anticosti a un plan
Certes, les prochaines étapes seront importantes et laborieuses, mais comme le souligne Meggie Richard, “il y a un plan”.
“La municipalité aura besoin de déployer beaucoup de travail dans les prochaines années pour se mettre à niveau. Par contre, ce qui est bien avec une organisation comme l’UNESCO, c’est qu’il fallait se préparer en amont et donc, on a un plan, on l’a démontré et on croit fermement qu’avec la collaboration et le partenariat, on pourra développer les infrastructures nécessaires même si aujourd’hui, nous faisons face à des enjeux majeurs.”
Et il y aura de la place pour tout le monde, rassure Meggie Richard. “Pour présenter la candidature, l’acceptabilité sociale devait être au rendez-vous. Il faut relativiser: Anticosti est un territoire immense, de près de 8000 km carrés, soit 17 fois l’ile de Montréal avec 200 personnes qui y habitent”.
La chasse, la pêche, le tourisme et la recherche sont complémentaires, estime-t-elle. “On pourra même assurer la pérennité de certains services vu que la saison s’allonge. Il faudra bien étendre l’achalandage pour avoir le moins d’impact possible. La mission de protection ne doit pas être oubliée. Il faut s’assurer de la capacité pour préserver ce joyau-là, mais je suis certaine qu’on y arrivera. C’est le début d’une belle aventure!”
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