Elle accouche dans le stationnement d’Atelier Laforge à Sept-Îles

Par Sylvain Turcotte 7:17 PM - 4 octobre 2023
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Bébé Eva et ses parents Fanny Deroy et Peter Harrisson, entourés des paramédicaux Samuel Mercier, Natacha Roy et Sébastien Canuel, qui ont participé à l’accouchement dans le stationnement d’Atelier Laforge à Sept-Îles. Photo courtoisie

Fanny Deroy et Peter Harrisson, de Port-Cartier, ont toute une histoire à raconter pour la naissance de leur troisième enfant. Eva s’est pointé le bout du nez, dans le stationnement d’Atelier Laforge à Sept-Îles, à l’intérieur de l’ambulance.

Après s’être présentée à l’hôpital de Sept-Îles dans la nuit de lundi à mardi, la maman, enceinte de 39 semaines et 5 jours, est retournée à la maison. Elle n’est dilaté que de trois centimètres et les contractions ne sont pas régulières.

Mardi, sur l’heure du dîner, les douleurs reviennent et Fanny Deroy rappelle le service de santé. Ce ne sera pas pour tout de suite. Elle prend un bain et va marcher avec son conjoint dans les sentiers de la Taïga, avant de prendre la route pour Sept-Îles.

En chemin, les douleurs s’intensifient. « Rendus à Brochu, je sentais que ça poussait », conte-t-elle. Plus loin, comble de malheur, la lumière du chantier de construction au pont de la rivière Rapide est rouge. Fanny vient de crever ses eaux, elle crie de plus en plus fort. Son conjoint appelle le 911, et le point de rencontre pour l’ambulance sera Atelier Laforge.

Fanny Deroy est prise en charge par les paramédicaux qui l’installe sur une civière. Peter Harrisson prend la direction de l’hôpital, mais l’ambulance ne suivra pas… tout de suite.

Dans le temps de le dire, la tête du bébé sort, deux poussées, et Eva nait en trente secondes, à 16h08. C’est rendu à l’hôpital que Peter s’est fait dire par une infirmière « félicitations! ». Il venait d’apprendre ce qui s’était passé.

« Ça s’est bien passé malgré tout. Le bébé se porte bien », de dire la maman, vingt-quatre heures après la naissance d’Eva, et sur le point de rentrer à la maison, avec sa princesse, pour aller rejoindre ses deux fils, âgés de 10 et 14 ans.

Le bébé aurait aussi bien pu naître sur le bord de la route. « La petite aurait pu être en détresse respiratoire. Je devais rester concentrer sur la route, pendant que ma blonde était stressée et criait », mentionne le papa.

L’histoire, « traumatisante », s’est bien terminée. « On va s’en rappeler et on pourra raconter ça à Eva quand elle sera en mesure de comprendre », de dire les parents. « Elle est née à côté d’un Can-Am », ajoutent-ils, au grand bonheur de son papa.

Fanny Deroy et Peter Harrisson n’avaient que de bons mots à l’endroit des paramédicaux. « Ils étaient fébriles, et un peu paniqués, mais, sérieux, ils ont très bien fait ça. Ils étaient contents. »

Une paye en soi

L’histoire est tout aussi intéressante pour les paramédicaux qui ont participé à l’intervention, le chef aux opérations régionales – Côte-Nord Est, Sébastien Canuel, ainsi que Natacha Roy et Samuel Mercier.

« C’est un événement extrêmement positif. Ça fait changement du quotidien », raconte M. Canuel, venu prêter main forte à ses collègues.

Après la vérification des signaux de base, il s’apprêtait à quitter le stationnement d’Atelier Laforge au volant de l’ambulance, avec les deux paramédicaux à l’arrière, quand l’accouchement s’est fait. « Un bébé tout rose. Elle a surpris tout le monde. Ça s’est fait comme dans les livres », mentionne le chef aux opérations.

Si les paramédicaux sont formés pour de pareilles situations, il est rare que ce genre d’événement se produise pour eux.

Ils savaient à quoi s’attendre quand la carte d’appel est entrée et que ça allait rapidement se passer, puisque les contractions étaient rapprochées. « Tout le monde était préparé, un travail mental. La rapidité a fait qu’on n’a pas eu le temps de penser, ça s’est fait instinctivement », ajoute M. Canuel.

Pour lui, c’était la deuxième fois en 21 ans de métier pour un accouchement. Pour Natacha Roy, c’était pratiquement une troisième naissance sous ses yeux, dans le cadre de ses fonctions (une fois, le bébé venait de naître), et une première pour Samuel Mercier.

Vingt-quatre heures après cette belle histoire, la fébrilité était encore palpable chez les trois membres de Paraxion. « Tu surfes sur la vague quelques jours. C’est un peu pour quoi on fait ce métier, c’est une paye en soi. On est encore fébrile. Avec cette finalité positive, c’est valorisant », conclut Sébastien Canuel.

Peter Harrisson et Fanny Deroy, avec bébé Eva dans ses bras, prêts à quitter l’hôpital de Sept-Îles, vingt-quatre heures après la naissance du troisième enfant du couple.

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