Crevette nordique : « La nature nous parle » — Hugo Bourdages

Par Emy-Jane Déry 2:52 PM - 9 novembre 2023
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L’industrie de la crevette fait face à un avenir incertain. Courtoisie Pêches et Océans Canada

Le réchauffement de l’eau, le manque d’oxygène et le sébaste font la vie dure à la crevette nordique qui n’a jamais été aussi absente du golfe du Saint-Laurent, selon les données tout juste compilées par les scientifiques de Pêches et Océans Canada. 

« On a un lavabo avec deux robinets. L’eau chaude, l’eau froide. Avant, les deux robinets étaient ouverts. Aujourd’hui c’est pratiquement juste celui de l’eau chaude qui est ouvert », illustre Hugo Bourdages, biologiste à l’Institut Maurice-Lamontagne. 

La crevette occupe des surfaces moindres que par le passé dans le golfe. On la retrouve aussi dans des eaux moins profondes. 

« L’abondance des crevettes n’augmentera pas à court terme »,  constate M. Bourdages. « Il y a encore une place pour la crevette dans le golfe, mais nos stockes vont être moins productifs comparativement à ce que nous avons déjà vu. » 

Le scientifique consacre ses journées à étudier l’état de santé des espèces pêchées commercialement dans le golfe. 

« La nature nous parle présentement, il faudrait l’écouter », dit-il, par rapport aux transformations préoccupantes qu’il observe, en lien avec les changements climatiques.  

Nos eaux se transforment. De nouvelles espèces amatrices d’eau chaude font tranquillement leur apparition, comme le calmar et le merlu argenté, qui s’apparente à l’aiglefin. De mauvaises conditions corporelles ont été observées cette année, chez des poissons comme le turbo et la morue. En gros, plusieurs des individus étaient particulièrement maigrichons.

De quoi se nourrissent-ils en général ? De crevettes nordiques. 

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