La Côte-Nord dans la spirale de la vulnérabilité
Cette spirale est causée d’une part par des enjeux de littératie, d’autre part par une situation de faibles revenus, selon l'étude de la Fondation de l'alphabétisation. Photo Pixabay
Sur la Côte-Nord, l’indice de grande vulnérabilité est préoccupant. Les deux villes étudiées, Sept-Îles et Baie-Comeau, démontrent un pourcentage de précarité plus élevé que la moyenne québécoise qui se situe à 6,13 %.
C’est à Sept-Îles que la proportion est la plus grande, soit 6,90 %. Baie-Comeau est non loin derrière avec 6,66 %. Ce ne sont toutefois pas les chiffres les plus alarmants quand on se compare avec d’autres régions du Québec. Certaines villes dépassent les 7 % comme Amos, La Tuque et Saint-Jérôme.
C’est ce que dévoile la plus récente étude de la Fondation pour l’alphabétisation « Aperçu d’un indice de grande vulnérabilité dans plusieurs villes du Québec », publiée le 28 février.
Cette étude permet de faire un zoom dans certaines municipalités et d’identifier le nombre de personnes entraînées dans une spirale de précarité. « Cette spirale est causée d’une part par des enjeux de littératie, d’autre part par une situation de faibles revenus qui rend difficile de sortir d’une telle situation », explique-t-on.
« De trop nombreuses personnes se retrouvent dans une situation précaire en raison de la poussée inflationniste et, comme celle-ci ne semble pas terminée, il faut s’attendre à ce que l’indice de grande vulnérabilité poursuive sa croissance », commente l’économiste et auteur de l’étude, Pierre Langlois.
Pistes de solution
Devant ces résultats, l’économiste propose le déploiement d’un projet pilote dans les MRC ou arrondissements ciblés avec la mise en place de ressources intersectorielles et du financement nécessaire pour agir auprès des individus en situation de grande vulnérabilité et ainsi briser la circularité de la pauvreté.
« Pour pallier la montée des inégalités sociales, des ressources communautaires et intersectorielles doivent être disponibles localement pour aider les individus à se sortir de la spirale et aspirer à une meilleure situation sociale », ajoute-t-il.
Une telle stratégie permettrait à plus de 180 000 personnes de 20 à 59 ans en situation de grande vulnérabilité de sortir à la fois de la pauvreté économique et sociale, selon M. Langlois.
Il est également primordial d’agir à la source « en investissant directement en prévention des
problèmes de littératie et dans les services d’aide et d’accompagnement pour mieux soutenir les
personnes à risque dans le rehaussement de leurs compétences de base », indique la Fondation de l’alphabétisation par voie de communiqué.
« La grande vulnérabilité est un défi crucial nécessitant une meilleure compréhension pour intervenir efficacement. L’amélioration des compétences en littératie est une solution incontournable pour atténuer ces problèmes sociaux et améliorer la situation sociale et financière de nombreux Québécois », de conclure le président de la Fondation, André Huberdeau.
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