Uashat mak Mani-utenam en émoi au lendemain de la découverte du corps d’une femme

Par Sylvie Ambroise 3:45 PM - 14 mars 2024 Initiative de journalisme local
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Des membres de la communauté de Uashat mak Mani-utenam se sont réunis mercredi soir. Photo Marie-Eve Poulin

La communauté de Uashat mak Mani-utenam est en émoi, jeudi, au lendemain de la découverte du corps d’une femme aux abords de l’école secondaire de Uashat, Manikanetish.

ITUM a déployé de l’aide psychosociale pour les employés de l’école et pour les étudiants, afin de les soutenir dans cette épreuve. Sur les médias sociaux, le conseil a invité la population qui ressent le besoin de soutien à composer l’un des numéros de téléphone d’urgence.

« La situation est prise au sérieux. Des efforts sont actuellement déployés pour mettre en lumière les évènements » pouvait-on lire sur le communiqué.

Le service des communications de ITUM n’a pas souhaité accorder d’entrevue pour l’instant.

« À la fois pour respecter le deuil de la famille et de la communauté et pour respecter le processus d’enquête », a-t-il répondu au Journal.

Une cellule de crise a été mise en place.

Une « grande peur »

L’évènement s’est passé près de l’école Manikanetish et les étudiants ont été ébranlés par la découverte du corps. La direction du Secteur de l’Éducation d’ITUM et la direction de l’école se sont assurés ne pas banaliser la situation. Une aide psychosociale a été déployée.

« À Manikanetish aussitôt que c’est arrivé, on s’est réunis et on a demandé à deux aînés de venir parler avec nos jeunes pour les rassurer. Aujourd’hui encore, il y a l’enquête en cours et c’est quand même déstabilisant pour nos étudiants », a expliqué Josée Thibault, directrice de l’école Manikanetish. « Il y a une grande peur par rapport à l’incompréhension face à la situation », a-t-elle ajouté sur les ondes de CKAU.

L’école a fermé à 14h15 pour permettre à tous les intervenants de l’école de se rencontrer et de prévoir un plan de match pour la journée de vendredi.

La directrice de l’établissement a voulu lancer un message aux parents.

« Je pense qu’il faut de l’écoute, et pas nécessairement de ce qui est dit, mais à l’écoute de ce que l’on voit. Chaque parent connait son enfant. Les enfants ne parleront pas nécessairement, mais observer des changements, ou tout simplement lui dire que l’on est présent. Lui dire à son enfant : s’il y a quelque chose, n’oublie jamais que je suis là » a dit Mme Thibault.

Enquête

La Sécurité publique de Uashat mak Mani-utenam a transféré son enquête aux crimes majeurs de la Sureté du Québec.

« Je ne peux confirmer d’identité, mais je peux confirmer qu’il n’y a pas eu d’inculpation. Plusieurs personnes ont été rencontrées », explique le sergent Hugues Beaulieu, de la Sûreté du Québec. Il a affirmé qu’il faudra sans doute plusieurs semaines avant d’en savoir plus. Questionné sur une possible thèse criminelle, « à première vue non, mais il ne faut passer à côté de rien », a-t-il dit.  Les résultats de l’autopsie devraient aider l’enquête.  

La population a organisé une marche silencieuse pour rendre hommage et dénoncer cet acte mercredi soir. Des fleurs et des toutous sont déposés à l’intersection du Boulevard des Montagnais et de la rue Dequen à Uashat.

Rassemblement tenu à Uashat, mercredi soir. Photo Marie-Eve Poulin

Une série de drames ont secoué la communauté de Uashat mak Mani-utenam depuis 2015, année marquée par une vague de suicide, dont celui de Nadeige Guanish, 18 ans.  Une enquête publique du coroner avait été déclenchée.

En 2017, John André Jourdain a été tué de plusieurs coups de couteau. Et plus récemment, en 2022, Frank Pinette, 28 ans, a été tué. Une enquête pour meurtre est toujours en cours dans cette histoire.

-Collaboration Sylvain Turcotte

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