Le problème des chats errants persiste à Forestville

Par Johannie Gaudreault 1:29 PM - 10 avril 2024
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La population n’écoute pas les recommandations de ne pas nourrir les chats errants, selon la mairesse de Forestville, Micheline Anctil. Photo Pixabay

La Ville de Forestville est aux prises avec un problème de chats errants depuis belle lurette et elle n’est pas la seule en Haute-Côte-Nord. L’absence de services pour les soins et la protection des animaux sur le territoire entraîne une impuissance chez les élus qui misent sur la sensibilisation, sans succès.

« C’est un problème de plus en plus percutant dans la ville, nous en sommes très conscients », a répondu la mairesse Micheline Anctil à une citoyenne lors de la séance municipale du 9 avril.

« On a tenté de sensibiliser les gens à cesser de nourrir les chats ou d’aller chez les vétérinaires pour faire stériliser les animaux, mais on n’a aucune écoute de notre population à cet effet-là », a-t-elle poursuivi.

Selon l’élue forestvilloise, le fait qu’aucun organisme ne veut offrir ses services pour couvrir le territoire de la Haute-Côte-Nord est « un réel problème ». 

« C’est très envahissant, a-t-elle admis en assemblée. Il y a des quartiers que les gens ne pourront pas semer dans leur jardin parce qu’ils sont envahis. Mais, il n’y a aucune SPCA qui veut nous couvrir et venir chercher nos animaux. »

Historique

Micheline Anctil a rappelé que ce n’est pas le manque de volonté du conseil municipal qui en cause dans cette problématique. Des contrats ont déjà été accordés à des entreprises pour tenter de contrer le phénomène des chats errants, mais ils ont tous été annulés. 

« Il y avait tellement de chats qu’à un moment donné, on avait un contrat avec la SPCA de Charlevoix qui a mis fin à son contrat. Il faut les ramasser ces chats-là, mais les SPCA qui les accueille doivent les soigner, les stériliser. Ils ne veulent pas les euthanasier, ils veulent les remettre en adoption pour les familles », a-t-elle évoqué.

La Ville de Forestville a également fait affaire avec le refuge animalier Chapitou de Baie-Comeau. « [Il] venait ici chaque semaine, mais [il] n’est plus capable non plus. Il a mis fin à notre entente en raison du manque de main-d’œuvre, les voitures, les camions. Ils ont des obligations, pas de l’ordre de la SPCA, mais ils en ont. Ils veulent remettre les chats en circulation », a témoigné la mairesse. 

Comme le problème continuait à prendre de l’ampleur, l’instance municipale a travaillé, avec son agent de développement, sur la mise en place d’une SPCA en Haute-Côte-Nord.

Mais il y avait une ombre au tableau. « La réglementation, il y en a une dès le départ qui est une embûche, c’est qu’il faut avoir un vétérinaire associé », a fait savoir Mme Anctil, ajoutant que les vétérinaires sont difficiles à recruter dans la région.

Pas de solution miracle

Celle qui agit également en tant que préfète de la MRC de La Haute-Côte-Nord aimerait trouver un moyen de régler la situation. « On essaie de sensibiliser, mais il n’y a pas de solutions qui nous tombe du ciel », a-t-elle déploré.

Si des citoyens manifestent le désir d’ouvrir un refuge animalier, la mairesse assure que la Ville apporterait son soutien. « S’il y avait de la main-d’œuvre locale, qui voulait travailler à autre chose, la Ville recevrait avec grand plaisir un projet structurant à ce niveau-là », a-t-elle confirmé en séance publique. 

Au niveau financier, des opportunités de subvention sont présentes à la MRC, selon l’élue. « Mais on ne peut pas ouvrir un refuge sans avoir quelqu’un qui s’y connaît dans le domaine, a renchéri Micheline Anctil. Si les conditions se réunissent, on serait au rendez-vous. »

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