La vie plus forte que tout

Par Shirley Kennedy 20 octobre 2016
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Le coût d’entrée de la conférence de Catherine Drapeau est de 10 $. La conférence se tient à la salle Jos Marino de l’Éconolodge dès 19 h. La durée totale est d’environ 2 h et il y aura une période de questions. Catherine précise qu’elle n’est pas nutritionniste et qu’elle partage son vécu et les outils qui l’ont aidée à s’en sortir.

Le coût d’entrée de la conférence de Catherine Drapeau est de 10 $. La conférence se tient à la salle Jos Marino de l’Éconolodge dès 19 h. La durée totale est d’environ 2 h et il y aura une période de questions. Catherine précise qu’elle n’est pas nutritionniste et qu’elle partage son vécu et les outils qui l’ont aidée à s’en sortir.

Forestville – Même si elle n’en laisse rien paraître, Catherine Drapeau revient de loin. Le 6 janvier 2017, la jeune femme de 26 ans célébrera le troisième anniversaire de sa victoire contre l’anorexie. Le jeudi 3 novembre prochain, elle revient dans sa ville natale pour prononcer une conférence afin de partager son vécu sous forme de témoignage.

Le combat de Catherine a duré 7 ans. Les premiers symptômes de l’anorexie se sont manifestés à la fin de son secondaire, période charnière pour la plupart des adolescentes. « Je suis fille unique et j’avais une belle gang d’amies. À ce moment-là, j’avais l’impression que j’étais une suiveuse. Je voulais me démarquer, je voulais laisser ma marque. Mais je n’ai pas fait les bons choix ».

Alors qu’elle entame ses études collégiales à Forestville, les troubles alimentaires de Catherine sont de plus en plus évidents. Elle vise la perfection et l’excellence, au détriment de sa santé physique. À l’été 2010, ses parents l’obligent à entamer une thérapie de jour à Québec pendant 8 semaines. Entourée d’une armée de spécialistes, Catherine est comme toujours une élève modèle. C’est lorsqu’elle se retrouve seule avec elle-même que ses démons la rattrapent. À l’automne, elle déménage à Rimouski où elle entame des études universitaires en enseignement. Elle ne va pas bien, elle est toujours dans le déni. « J’avais beaucoup de peine et je me questionnais sur moi-même, je pesais 99 lb, on ne voulait plus me voir au gym de l’Université, mon amie qui donnait des cours de Zumba ne voulait plus me voir au cours non plus.. ». En 2012, elle suit une autre thérapie. Au bout de 4 semaines, puisqu’elle est docile et observante, on la libère. Aussitôt rentrée chez elle, elle recommence ses rituels restrictifs. Perte de concentration, idées noires et épisodes dépressifs se succèdent. Et puis, son corps se révolte: elle prend du poids et en réaction, ses organes vitaux lui envoient des signaux de détresse, elle fait de l’hypercholestérolémie alors qu’au cours d’une journée-type, elle mange six fraises pour le petit-déjeuner et un repas normal au souper.

À l’automne 2012, Catherine s’inscrit au BAC en travail social, réussit à obtenir un médecin de famille et des rencontres avec différents spécialistes. Puisque son état ne s’améliore pas, elle sera hospitalisée contre son gré dans le département de psychiatrie du Centre de santé de Rimouski. Elle a 23 ans. C’est à ce moment que le déclic se manifeste et qu’elle décide de s’en sortir. « J’ai gâché les plus belles années de ma vie. Je me suis rendue compte l’an dernier, à 25 ans, que je ne me souvenais plus des sept dernières années ».

Sur le chemin de la guérison

Avec l’aide de son conjoint, de ses parents et de ses amis extraordinaires, Catherine a réussi à vaincre la maladie. Dans sa conférence, elle aborde un volet important qui est crucial pour les personnes affectées par ce fléau: le support des proches. « Je crois que ceux qui accompagnent devraient avoir plus de soutien pour savoir comment réagir et quoi faire. C’est difficile pour l’entourage. Il y a l’inquiétude, l’impuissance et la culpabilité ». En avril 2017, Catherine obtiendra son BAC en travail social. D’ici là, elle prononce des conférences et espère se joindre à l’équipe d’une clinique en troubles alimentaires qui a ouvert ses portes à Rimouski il y a quelques semaines.