Catherine Drapeau fait la paix avec le passé

Par Karianne Nepton-Philippe 9 novembre 2016
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Forestville – C’est devant une quarantaine de personnes que Catherine Drapeau a présenté, le jeudi 3 novembre dernier à Forestville, sa conférence portant sur les troubles de comportement alimentaire. De retour parmi les siens et la communauté qui l’a vue grandir, la jeune femme a tiré un trait sur la vie « avant la maladie » et peut désormais regarder vers l’avenir.

C’est devant des visages familiers que la jeune femme de 26 ans s’est livrée. Avec assurance et dynamisme, elle a raconté son expérience personnelle face aux troubles de comportement alimentaires. Catherine était évidemment nerveuse de parler pour la première fois devant des gens qu’elle connaissait, devant le monde de son patelin. Cependant, même si son désir de bien performer était un peu présent et que ça l’a rendait nerveuse, rien n’a paru tout au long de la conférence. D’ailleurs, dès les premiers instants, l’assistance buvait littéralement ses paroles.

L’anorexie

À l’âge de 16 ans, Catherine a commencé à démontrer des signes d’anorexie. C’est par le changement de son alimentation que le trouble est apparu. Renoncement de certains aliments, plus petites portions et difficulté à souper en groupe, voici quelques-uns des comportements que la jeune femme a dû apprendre à changer. Cependant, changer un trouble, peu importe sa provenance, ne se fait pas en criant ciseaux. Un long cheminement est nécessaire afin de comprendre ce qui nous arrive, trouver la volonté pour changer ses habitudes ainsi que d’arriver au but. La jeune femme a été atteinte du rouble de l’anorexie pendant sept ans. C’est une longue période considérant que cela s’est passé entre 16 et 23 ans. Une fois consciente de son trouble, elle a effectué plusieurs tentatives en thérapie, mais sans succès réel au début.

Anxiété

La jeune femme déclare avoir longtemps eu besoin d’avoir le contrôle sur tout. « L’anorexie n’est pas qu’une perte de contrôle. C’est en fait un besoin d’une prise de contrôle de sa nourriture », mentionne Catherine. Il était important de manger telle portion à telle heure. C’est aussi un comportement qui a été difficile à apprendre à changer. « Je me privais d’aller au restaurant. J’avais toujours de bonnes excuses », ajoute-t-elle.

Apprendre à s’aimer

À un moment à l’adolescence alors que les jeunes de son âge sont en quête d’identité, il est très difficile de ne pas se comparer aux autres, victimes de la pression sociale des standards de beauté. Chacun d’entre nous s’est déjà regardé dans le miroir en contemplant ses défauts. Nous pensons alors à ce que nous aimerions changer. Catherine avoue qu’elle pouvait passer au moins une heure devant le miroir en ne voyant que du mauvais. Aujourd’hui, quelques années plus tard, elle peut maintenant se regarder en ignorant les tout petits défauts quasi inexistants.

Des parents fiers

Présents à la conférence de leur fille, les parents de Catherine y assistaient pour la première fois. Toujours derrière elle dans les bons et moins bons moments, le soulagement et la joie de constater le cheminement de leur fille unique était palpable. « Nous sommes très fiers d’elle, de voir où elle est rendue et de la voir heureuse », déclare sa mère, Lynda Ouellet. De plus, la jeune femme était très contente de voir leur réaction positive face à sa performance.

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