Ambulances Côte-Nord manque de monde

Par Charlotte Paquet 4 octobre 2018
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Ambulances Côte-Nord est confrontée à une importante pénurie de main-d’œuvre. Comme on peut le constater sur la photo, les ambulanciers sont toujours en négociation pour le renouvellement de leur convention collective, d’où les graffitis sur les véhicules. Photo Le Manic

Photo : Archives

Baie-Comeau – La pénurie d’ambulanciers est criante dans plusieurs régions du Québec et chez nous, Ambulances Côte-Nord n’y échappe pas. Pas moins de 10 postes à temps partiel sur appel sont à pourvoir à Baie-Comeau, Forestville et Les Escoumins, mais le recrutement est difficile.

« Toutes les entreprises en cherchent, car le ministre (Gaétan) Barrette a ajouté des postes, mais il n’en sort pas assez (des cégeps) », déplore la porte-parole de l’entreprise ambulancière, Patricia Lavoie. Afin d’améliorer ses chances de recrutement, elle a même fait appel à une firme spécialisée de chez nous, Image Expert, pour concevoir une offre d’emploi attrayante à souhait vantant les mérites de la qualité de vie sur la Côte-Nord. Elle est diffusée depuis une dizaine de jours sur les réseaux sociaux.

La décision du ministère de la Santé et des Services sociaux de transformer un horaire de faction en un horaire à l’heure en janvier 2018 à Baie-Comeau a entrainé la création de quatre postes à temps complet. Cela a eu un impact à la baisse sur la liste de rappel des employés à temps partiel.

La disparition de l’horaire qui obligeait des employés à être de garde à la maison 24 heures par jour pendant sept jours consécutifs a fait le bonheur des ambulanciers en améliorant le temps de réponse aux appels, mais a eu comme effet d’exercer une pression sur le recrutement. « Ça fait quelques années qu’on a plus de misère à recruter, mais depuis janvier, c’est pire que pire », indique Mme Lavoie.

La formation technique d’ambulancier est offerte dans plusieurs cégeps au Québec, notamment à Rivière-du-Loup et à Chicoutimi, mais les finissants connaissent un taux d’échec important à l’examen final, ce qui retarde leur entrée sur le marché du travail, explique la porte-parole. Trois mois après avoir échoué à l’examen, une reprise est possible, mais après trois échecs, les gens doivent faire leur deuil de la pratique de ce métier.

Des temps partiels occupés
Malgré la nature du poste, soit des ambulanciers à temps partiel sur appel, les futurs employés d’Ambulances Côte-Nord peuvent s’attendre à travailler beaucoup. Les deux recrues qu’elle est parvenue à embaucher depuis le début de 2018 cumulent 80 heures de travail aux deux semaines depuis leur arrivée en juin et « se font offrir du temps supplémentaire », note Mme Lavoie.

L’entreprise a présentement trois promesses d’embauche d’étudiants ayant échoué à l’examen final et qui attendent la prochaine reprise. De ces trois prospects, un seul est cependant de Baie-Comeau.

Les 10 postes disponibles visent la couverture des zones de Baie-Comeau, Forestville et Les Escoumins. Actuellement, 60 ambulanciers, temps plein et temps partiel confondus, sont en poste.

Questionnée pour savoir si le manque de main-d’œuvre a un impact sur les services à la population, la porte-parole d’Ambulances Côte-Nord reconnaît qu’il y a « toujours la crainte de devoir fermer des véhicules », si personne n’est disponible pour entrer au travail.

Trois véhicules ambulanciers desservent la MRC de Manicouagan selon des horaires à l’heure, soit 12 heures de jour et 12 heures de nuit. En Haute-Côte-Nord, deux véhicules sont disponibles du côté de Forestville ainsi que des Escoumins. Les ambulanciers y travaillent avec des horaires de faction.

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