Serre de Colombier : quatre membres du CA démissionnent en bloc aujourd’hui

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 27 mai 2020
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La Serre de Colombier débute la saison avec des difficultés et des mésententes. Courtoisie

Quatre membres du conseil d’administration formant le Comité de développement économique et touristique de Colombier (CDETC), gestionnaire de la Serre de Colombier, démissionnent en bloc ce mercredi 27 mai en raison d’une mésentente avec le conseil municipal de Colombier.

Il s’agit de la présidente Claire Savard, de la vice-présidente Isabelle Maltais, de la secrétaire-trésorière Milaine Charron ainsi que l’administratrice Lucie Savard. « La municipalité ne fait que nous mettre des bâtons dans les roues », mentionne l’ancienne directrice générale de la municipalité et présidente du CDETC depuis le 9 mars.

Il faut dire que les embûches surviennent les unes après les autres pour l’organisme à but non lucratif. « Notre employée depuis les débuts de la serre a donné sa démission le 31 mars. Nous sommes partis à la recherche d’un nouveau travailleur horticole, mais la crise de la COVID-19 n’aide pas la pénurie de main-d’œuvre déjà présente dans le milieu agricole », explique Mme Savard.

Selon cette dernière, le conseil municipal a refusé d’acheminer une demande d’aide à l’Union des producteurs agricoles (UPA) en ce qui concerne le recrutement, pour ne pas engager quelqu’un en provenance de l’extérieur de la région et éviter ainsi la propagation du virus. « Nous avons donc publié une offre d’emploi dans les médias locaux et en ligne », relate la présidente.

En attendant qu’une personne démontre son intérêt pour le poste, les membres du CDETC ont pris les choses en main et ont commencé les travaux de relance de la serre, bénévolement. Désinfection, plantation, démarrage du chauffage, arrosage, etc. ont été effectués par les bénévoles. « Je me suis fait dire que je n’aurais pas dû faire ça », se rappelle Claire Savard, déçue de la réaction des élus municipaux.

Un montant de 25 000 $ avait été planifié pour la Serre de Colombier dans le budget municipal 2020 et pourtant, l’organisme n’a eu accès à aucune somme pour le moment, dévoile Mme Savard. « Il y a des factures à payer au démarrage, mais personne ne nous soutient. Ça devient difficile d’avancer la saison », ajoute-t-elle.

Les quatre démissionnaires sont attristées de laisser l’organisme dans cet état, mais elles n’en peuvent plus de subir des contrecoups de la municipalité. « J’ai vu ce projet grandir du début jusqu’à aujourd’hui. Je ne veux pas qu’il tombe et que nos efforts n’aient servis à rien », exprime Claire Savard.

Transparence

La mairesse de Colombier Marie-France Imbeault n’était pas au courant de la démission en bloc de quatre membres du CDETC au moment où le journal l’a contactée. « Je suis surprise, mais je respecte leur décision. Ce sont des bénévoles, je ne peux pas les obliger à rester », a-t-elle commenté d’entrée de jeu.

Elle affirme toutefois avoir demandé à l’organisme, via la présidente Claire Savard, d’inviter la directrice générale Josée Bouchard lors des prochaines réunions du CDETC. « À l’assemblée générale annuelle, tenue en mars, le CDETC a convenu, et c’est indiqué au procès-verbal, que Mme Bouchard assisterait aux rencontres en tant que surveillante des investissements de la municipalité. Elle n’a jamais été invitée », soutient la mairesse.

« Ce que l’on veut au conseil municipal, c’est de la transparence et de l’intégrité. Nous défendons l’argent des contribuables et nous voulons être certains qu’il est utilisé à bon escient. C’est normal que notre directrice s’en assure par sa présence », poursuit Mme Imbeault.

Concernant la somme allouée pour le développement de la Serre de Colombier cette année, la mairesse déclare qu’une résolution municipale était planifiée pour la séance du mois de juin afin de transmettre un montant au CDETC.

Pas de fermeture

Marie-France Imbeault est catégorique : il n’y a pas de fermeture en vue pour la serre. « Depuis 2015, ce sont 215 000 $ qui ont été investis dans le projet et nous voulons continuer de le faire progresser, aller plus loin. »

Une initiative dans le cadre de la MRC nourricière pourrait d’ailleurs aider à l’évolution de la serre et « la mettre sur la map », selon Mme Imbeault qui a confiance en son équipe d’employés municipaux.

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