Records de chaleur pour les eaux du Saint-Laurent en septembre

Par Johannie Gaudreault 3:55 PM - 10 octobre 2023
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Les eaux du fleuve Saint-Laurent se réchauffent et enregistrent même des records de chaleur.

Avec la hausse de la température de l’air vient la hausse de la température de l’eau. Le mois de septembre ayant été particulièrement chaud, le mercure des eaux du golfe du Saint-Laurent a lui aussi grimpé de plusieurs degrés au-dessus de la normale, enregistrant deux records. 

Selon le chercheur scientifique chez Pêches et Océans Canada, Peter S. Galbraith, ce sont les eaux de l’estuaire et du nord-ouest du golfe du Saint-Laurent qui ont été plus chaudes que jamais auparavant pour un mois de septembre.

« L’estuaire était à +5,0 degrés Celsius au-dessus de la climatologie 1991-2020 avec une moyenne de 9,9 °C au lieu de 4,9 °C et le nord-ouest du golfe était à +4,1 °C au-dessus de la climatologie 1991-2020 avec une moyenne de 14,1 °C au lieu de 10,0 °C. Ce sont tous deux des records de séries », explique-t-il.

Toutefois, le scientifique de l’Institut Maurice-Lamontagne précise que ce n’était pas un record pour l’ensemble du golfe. « Les eaux de surface du mois de septembre étaient chaudes, à +2,1 °C au-dessus de la climatologie 1991-2020 », ajoute-t-il. 

Changements climatiques

Est-ce que cette hausse de la température de l’eau est en lien avec les changements climatiques ? Pour M. S. Galbraith, la réponse est simple : « c’est en réponse à des températures de l’air très chaudes. »

« Les températures de l’air moyennes de septembre aux stations d’Environnement et Changement climatique Canada de Baie-Comeau et de Sept-Îles ont été les plus élevées de série, depuis 1966 et 1944 respectivement », témoigne le scientifique.

La saison de température de surface se termine à la fin novembre pour les chercheurs. Si la tendance se maintient, la moyenne enregistrée pour le golfe du Saint-Laurent ne sera pas au-dessus de celle de l’an dernier. « Mais les moyennes pour l’estuaire et le nord-ouest seront des records », renchérit Peter S. Galbraith. 

Notons que la température de surface est mesurée à partir de données satellitaires obtenues quotidiennement de la National Oceanic and Atmospheric Administration (depuis 2006). Elle est ensuite calibrée pour le golfe Saint-Laurent pour les marier à des séries plus longues (depuis 1982).

Couvert de glace

Le chercheur de Pêches et Océans Canada ne peut pas s’avancer sur des prévisions du couvert de glace pour cet hiver.

« Le couplage entre la température de l’air et la température de l’eau est tellement fort qu’il est trop tôt pour savoir. Les conditions météo du mois de novembre, décembre et même début janvier seront déterminantes », estime-t-il.

Toutefois, M. Galbraith peut affirmer que le couvert de glace a diminué depuis les années 1990 « suivant un réchauffement de la température de l’air qui est près de 2 fois plus rapide en hiver qu’en été au-dessus du golfe ».

Peter S. Galbraith est chercheur scientifique chez Pêches et Océans Canada. Photo courtoisie

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