Élèves 2SLGBTQIA+ : Des écoles de plus en plus inclusives

Par Charlotte Vuillemin 12:00 PM - 21 février 2024
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Les toilettes mixtes sont de plus en plus instaurées dans les institutions du CSS de l’Estuaire. Photo courtoisie

Qu’ils soient non-binaires, transgenres, lesbiennes, gays ou bisexuels, les élèves doivent se sentir en sécurité et acceptés dans leurs écoles. Les gestes d’intimidation et de violence ne doivent pas faire partie de leur quotidien et c’est ce dont s’assure le Centre de services scolaire de l’Estuaire. 

L’adaptation est le mot d’ordre pour Nadine Desrosiers, directrice générale, et Patricia Lavoie, régisseuse aux communications, du Centre de services scolaire de l’Estuaire. Les établissements d’enseignement doivent composer avec l’expansion du mouvement 2SLGBTQIA+ et la liberté des genres qui prend une grande place dans la société.

Même si les étudiants sont peu nombreux à vivre avec cette réalité, l’organisation se montre ouverte dans l’aménagement de ses écoles. 

« On a quelques situations sur la fin du primaire, c’est plus au secondaire, mais c’est très peu d’élèves. On a déjà des salles de bain mixtes dans certaines de nos polyvalentes. On a ajusté ça au cours des années. Puis, dans les vestiaires au niveau physique, avec les équipes de direction et les ressources matérielles, on travaille pour s’adapter », lance d’entrée de jeu Mme Desrosiers.

« Ce sont de vieilles écoles, de vieilles installations donc, ce n’est pas toujours facile de pouvoir le faire, enchaîne-t-elle. Des fois, on a des endroits qui sont tout petits, alors c’est difficile de réaménager les choses. »

Jusqu’à maintenant, le Centre de services scolaire a plutôt joué au niveau de l’horaire. « L’élève va aller se changer avant les autres ou après les autres pour éviter qu’il ne soit pas à l’aise. On ne peut pas tout changer physiquement même si on a l’ouverture, ce n’est pas toujours possible », ajoute la directrice générale.

Nadine Desrosiers et le comité mis en place par le CSS de l’Estuaire, constitué de professionnels de la santé (ex : psychologues, travailleurs sociaux, psychoéducateurs), se montrent très à l’écoute et ont à cœur d’accompagner les élèves dans leur recherche d’identité ou de sexualité.

« Ce sont plus nos professionnels, mais nos enseignants sont aussi dans la démarche même si ce n’est pas nous qui accompagnons complètement les élèves. On crée plus les liens avec nos partenaires de la santé pour accompagner nos enfants dans ces démarches-là avec les familles », explique Mme Desrosiers. 

Partager les mêmes valeurs ou un truc du genre

Dans certains cas, les écoliers transgenres ou non-binaires peuvent se sentir exclus, réprimés, ou encore non acceptés. Selon la directrice du CSS de l’Estuaire, aucune problématique ne s’est fait sentir à ce niveau chez les enseignants.

« On n’est jamais à l’abri parce que ça vient toucher les valeurs des gens. Quand on est dans les valeurs des gens, on est dans la dentelle. On n’est pas à l’abri que ça arrive, mais à ce moment-là, on va accompagner notre personnel enseignant par rapport à ça. Ce n’est jamais arrivé ici. On a des équipes qui ont beaucoup d’ouverture », témoigne-t-elle, en entrevue au journal Le Manic.

Néanmoins, la directrice générale rappelle que le travail des enseignants est d’enseigner et non de baliser sur le sujet. Un comité de services complémentaire a d’ailleurs été mis en place afin de réfléchir et d’analyser les bonnes démarches à suivre. Celui-ci est composé de professionnels qui ont l’expertise nécessaire pour accompagner les élèves, informe la directrice générale. 

Les règles n’ont toujours pas été établies en ce qui concerne les jeunes qui souhaitent changer d’identité ou de pronom. Le comité est en réflexion afin de fixer les normes relatives à cette situation spécifique. 

« Il y a une démarche légale aussi si on parle de changement de nom. C’est un côté légal qui ne nous appartient pas au moment où l’élève s’inscrit avec un autre nom, féminin ou masculin. Il faut s’adapter », divulgue Nadine Desrosiers.

Chose certaine, l’acceptation de la différence est la voie prise par la majorité des étudiants. « Les autres élèves sont assez ouverts, donc ça ne crée pas de problématique. Souvent, les jeunes, ça fait plus partie de leur évolution que les adultes. Ils sont plus tolérants, car ça fait plus partie de leur quotidien », renchérit Patricia Lavoie.

Les adaptations de demain

Quels seront les aménagements nécessaires dans le futur ? C’est une question qui demeure sans réponse. Pour la directrice générale, il est difficile de se prononcer, car on ne sait pas les situations surviendront dans l’avenir.

« Nous, on se lève le matin pour faire réussir des élèves. On s’assure de mettre en place les conditions pour le faire et favoriser leur réussite. (…) C’est difficile de répondre à cette question, car on ne sait pas ce qui nous attend. Il y a 7-8-10 ans, on ne parlait pas de ça. De quoi on va parler dans 10 ans ? »

Notons en exemple que l’apparition du pronom « iel » n’a fait son apparition qu’en octobre 2021 dans l’édition en ligne du dictionnaire Le Robert afin d’évoquer une personne, quel que soit son genre. Une avancée plutôt récente pour le mouvement 2SLGBTQIA+.

« C’est sûr qu’on va s’adapter. On n’est pas capable de dire ce qu’on fera, mais on répondra aux besoins des élèves dans la mesure, la capacité, les rôles qu’on a à jouer comme école », conclut Mme Desrosiers.

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