Élèves 2SLGBTQIA+ : Tolérance zéro pour l’intimidation
Nadine Desrosiers est directrice générale du centre des services scolaire de l’Estuaire.
Dire que l’intolérance, l’intimidation et le harcèlement n’entrent pas à l’intérieur des murs des écoles serait mentir. Mais est-ce qu’ils touchent davantage les jeunes de la communauté 2SLGBTQIA+ ? La réponse est non.
C’est un problème de société qui ne se limite pas aux questions de genre et de sexe, selon la directrice générale du Centre de services scolaire de l’Estuaire, Nadine Desrosiers.
« Il y a des situations qui se vivent dans tous nos milieux, mais ce n’est pas nécessairement envers ces élèves-là et pas nécessairement parce qu’ils sont non-binaires, ou autres. Des fois, ce sont des situations qui se produisent, peu importe le sexe. Il faut les gérer et faire beaucoup de prévention », fait-elle savoir.
« On a beaucoup d’intervenants qui travaillent sur le terrain, nos techniciens en travail social, nos animateurs de vie spirituelle et communautaire, nos psychoéducateurs, nos psychologues, qui font de la prévention avec les équipes enseignantes. Le harcèlement, l’intimidation, c’est un fléau social », poursuit Mme Desrosiers.
Monde extérieur
Celle à la tête du CSS de l’Estuaire est claire : les actes d’intimidation ne proviennent pas de l’intérieur de l’école. Elle ne minimise pas non plus les effets de la pandémie qui ont amené leur lot d’intolérance.
« Si on fait référence à la venue de Barbada (drag queen) l’année passée, ce n’était pas nos élèves, ce n’était pas notre personnel à l’interne, mais ce n’était surtout pas nos élèves. Eux autres, ils ont eu une conférence avec Barbada et au contraire, c’était magnifique de voir comment les élèves étaient intéressés, ils posaient des questions. Ce qu’on gérait nous, c’était à cause des médias sociaux et des gens qui avaient des réactions des fois démesurées », commente la directrice générale.
De son côté, Patricia Lavoie souligne que les adolescents s’intéressaient au message de la conférence, soit l’acceptation de la différence.
« Accepter la différence, peu importe la différence, que ce soit un élève qui a des difficultés d’apprentissage, qui a un syndrome Gilles de La Tourette, autiste ou qu’il soit plus vulnérable ou plus régulier, on a quand même beaucoup d’ouverture et je pense que dans nos équipes, ça se transmet aussi », affirme-t-elle.
Mme Lavoie a d’ailleurs trouvé très impressionnante « l’ouverture d’esprit des jeunes ». « On n’a pas entendu que les quelques cas qu’on a ont créé des émois dans les milieux où ils sont. »
Des conséquences graves
Le harcèlement scolaire envers les jeunes transgenres et non-binaires peut avoir des conséquences particulièrement graves. Ils doivent conjuguer avec des défis supplémentaires dont l’acceptation sociale, la dysphorie de genre et l’accès à des ressources de soutien appropriées.
Un plan de lutte est déjà en place dans chaque école afin de « contrer les violences et intimidations », souligne Mme Desrosiers. « Il y a des démarches qui se font par les écoles. Quand les équipes sont peut-être démunies par une situation X, là on va faire appel à nos professionnels des services complémentaires. »
Si ces spécialistes sont les mieux placés pour intervenir auprès des écoliers, la collaboration des parents est également essentielle. « On ne peut pas travailler sur l’intimidation tout seul. Il faut que les parents chantent la même chanson que nous autres », clame la directrice générale.
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